L'association SOS racisme a porté plainte, ce jeudi, contre trois établissements privés pour discrimination raciale. Les bénévoles ont utilisé la méthode du testing et ont filmé en caméra cachée pour fournir des preuves à la justice.
Ce jeudi 15 décembre, les membres de l'association SOS racisme ont porté plainte devant le tribunal judiciaire de Marseille pour "discrimination basée sur l'apparence et l'appartenance à un groupe ethnique".
Les établissements épinglés
La plainte vise une boîte de nuit, un restaurant-terrasse dansante et une plage privée dans le secteur de Marseille.
Des vidéos, tournées en caméra cachée cet été, appuient la plainte de l'association. SOS racisme a utilisé la méthode du testing pour fournir des preuves envers ces établissements.
Des vidéos tournées en caméra cachée
"On cible les établissements qui font déjà l'objet de signalements, reçus auprès de nos permanences juridiques. On sélectionne aussi ceux qui ont des avis défavorables de la part de nos militants", explique Florian Ribar, juriste à SOS racisme.
La méthode du testing consiste à comparer la réponse des établissements face à deux profils ayant des couleurs de peau différentes. Si le profil "non-blanc", appelé "profil test" se voit refuser l'entrée d'une boîte de nuit ou d'un restaurant, alors le profil "blanc", soit le profil "contrôle", essaiera à son tour d'entrer dans cet endroit. S'il "parvient à entrer contrairement au profil "test", cela prouve que ce dernier a été refusé en raison de sa couleur de peau".
Refus d'accès à une plage privée
Le 30 juillet, des bénévoles du groupe "test", à la peau noire, demandent un transat sur une plage privée aux alentours de Marseille. "C'est complet", leur répond-on. 30 minutes plus tard, un groupe "contrôle", soit "un groupe de blancs", demande à son tour à l'accueil un transat. L'établissement leur ouvre les portes.
*Les voix ont été modifiées pour la vidéo.
"Un témoin de moralité élu était là et filmait. Il s'est assuré que personne ne rentre et ne sorte de l'établissement", détaille Florian Ribar. Cela permet à l'association de prouver qu'il restait encore des places sur cette plage privée.
SOS racisme appelle aux sanctions
Sur tous les testings réalisés en juillet dernier, "60 % ont fait l'objet de discriminations", d'après le militant.
C'est seulement au mois de décembre que l'association a décidé de porter plainte, après avoir pris "le temps pour analyser les plaintes et vidéos".
SOS racisme souhaite que ces établissements reçoivent "des sanctions efficaces pour ne plus qu'ils recommencent", affirme la présidente, Inès Boumedien.
Ces trois commerces risquent jusqu'à 3 ans de prison et 45 000 € d'amende.
SOS racisme a déjà porté plainte auprès du tribunal de grande instance de Grasse (Alpes-Maritimes) envers des établissements situés à Nice. Une instruction est en cours.