La vidéo en caméra cachée de l'opération de testing du 30 juillet a fait beaucoup réagir sur les réseaux sociaux. L'association SOS Racisme a annoncé porter plainte à la fin du mois contre les deux établissements concernés.
La vidéo a déjà fait deux millions de vue sur les réseaux sociaux... Dans ce reportage diffusé le 9 août par nos confrères de Loopsider, on voit deux couples tenter d'obtenir un transat sur l'une des nombreuses plages privées de Juan-les-Pins, dans les Alpes-Maritimes. L'opération, qui a eu lieu le 30 juillet, est filmée en caméra cachée.
Le premier couple, d'origine maghrébine, essuie un refus : "on est complet jusqu'à la semaine prochaine", assure la jeune femme de l'accueil. Quelques minutes plus tard, quand un couple de blancs se présente, ils obtiennent un transat.
"La vidéo est sans équivoque : nous avons constaté un traitement différencié. Ce n'est pas la même réponse qui a été apportée au couple d'Arabes et au couple test [de blancs]", explique Hermann Ebongue, numéro deux de SOS Racisme, chargé des antennes de la Côte d'Azur, quelques jours après la publication de la vidéo.
Cette vidéo est contestée par les établissements, notamment parce qu'elle montre une image du restaurant de plage "Hélios" qui a été associé à ces accusations de discriminations, alors qu'il n'est pas concerné. Loopsider s'est excusé pour cette méprise sur son compte Twitter.
Même si l'hôtesse d'accueil a répondu très poliment au couple de Maghrébins, il ne faut pas se faire avoir, prévient Hermann Ebongue, qui a organisé l'opération de "testing".
C'est toujours difficile de se rendre compte qu'on est victime de discrimination, on vous répond avec courtoisie, voire bienveillance donc vous ne vous rendez pas compte, c'est d'un cynisme et d'une hypocrisie absolue
Hermann Ebongue
Une minorité d'établissements concernés
De son côté, Henri Mathey, le président de l'Union des métiers et des industriels de l'hôtellerie d'Antibes - qui comprend le syndicat des plagistes -, ne souhaite pas s'exprimer : "Ce serait mettre de l'huile sur le feu".
"Sur 200 plages privées, on parle seulement de deux plages, on généralise quelque chose", regrette Henri Mathey.
En tout, sur la dizaine d'établissements qui a été testée ce jour-là, deux ont eu un comportement discriminant, admet Hermann Ebongue. Même s'il ne veut pas "stigmatiser une profession" et reconnaît que de nombreux plagistes ne sont pas concernés, "une discrimination, c'est déjà une discrimination de trop", martèle-t-il.
L'association a prévu de porter plainte contre les deux établissements concernés à la fin du mois : le temps de rassembler les témoignages, plaintes et éléments de preuves. Mais l'idée, c'est aussi d'avoir "une démarche pédagogique", explique Hermann Ebongue.