Le chef de l’Etat sera en déplacement dans la cité phocéenne de lundi à mercredi. Des annonces sont attendues sur des dossiers importants comme la sécurité ou les logements.
Il veut appuyer sur l’accélérateur. Emmanuel Macron se rend dans la cité phocéenne, du lundi 26 au mercredi 28 juin, pour dévoiler l’acte II de son plan "Marseille en grand". Un rendez-vous important pour le chef de l’Etat. "C'est inédit en terme de déplacement, une visite officielle aussi longue du président de la République dans les territoires, souligne l’Elysée. C'est la première fois qu’un chef de l'Etat se rend aussi longtemps à Marseille."
De quoi susciter de nombreuses attentes et questions autour de cette visite qui pourrait être ponctuée de plusieurs annonces importantes. France 3 Provence-Alpes fait le point sur cet acte II du plan "Marseille en grand".
Quel est l’objectif de cette seconde visite à Marseille ?
Après le lancement en septembre 2021 du plan "Marseille en grand", le chef de l’Etat fait son retour à Marseille avec des ambitions fortes. "La volonté du président de la République aujourd'hui, c'est d'aller plus loin, c'est de poursuivre, d'accélérer ces engagements", souligne une source à l’Elysée. De quoi rassurer Benoit Payan qui a affiché de grandes attentes pour cette visite présidentielle. L’objectif du président de la République reste de faire de Marseille un "laboratoire” et de “transformer la vie" des gens, a rappelé jeudi soir l’Elysée, avec une enveloppe estimée à cinq milliards d’euros.
Dans le viseur : la sécurité, "avec une montée en puissance des moyens en matière de police", les écoles, le logement "en accélérant les procédures", les transports, la santé et la culture.
Comment va se dérouler ce déplacement de trois jours ?
Si le calendrier exact de ce déplacement n’est pas encore tout à fait défini car "en cours de stabilisation', selon l’Elysée, cette visite va s’articuler autour de plusieurs séquences liées aux grandes thématiques du plan. Au programme, un temps consacré aux écoles portant sur l’important plan de rénovation en cours ainsi que l'expérimentation pédagogique basée sur une plus grande liberté des enseignants et directeurs d’écoles.
Emmanuel Macron abordera aussi la question de la sécurité alors que la ville est en proie à de nombreux règlements de comptes depuis le début de l’année. "Le contexte nécessite une prise de parole sur le sujet", souligne un conseiller de l’Elysée. Une visite d’un commissariat ainsi qu’une rencontre avec des familles de victimes pourraient ponctuer cette séquence.
Le chef de l’Etat abordera aussi le volet santé en se penchant sur la situation de l’hôpital d’instruction des armées et la mise en place des maisons de santé dans les quartiers Nord et abordera aussi la problématique des copropriétés dégradées ainsi qu’une séquence sur l’avenir du port, actuellement dirigé par un de ses proches, Christophe Castaner.
Enfin, le chef de l’Etat organisera un conseil des ministres en visio-conférence depuis la préfecture de Marseille, a révélé La Provence, signalant au passage que plusieurs ministres pourraient accompagner le chef de l’Etat lors de ce déplacement.
Quel est le bilan de l’acte 1 du plan "Marseille en grand" ?
Deux ans après le lancement de ce grand plan, l’Elysée estime que "90 % des projets annoncés ont été lancés" même si certains dossiers ont pris plus de temps que ce qui était prévu au départ comme sur le volet école. "Certaines écoles sont dans des quartiers en reconstruction, donc il y a une articulation entre les opérations de rénovation urbaine et l'opération de rénovation des écoles qui, parfois, nécessitent des décalages de calendrier complets", se défend une source à l’Elysée.
Sur les autres dossiers comme la sécurité, l’entourage du chef de l’Etat affiche sa satisfaction. "Le président avait annoncé l’arrivée de 300 policiers, qui sont en poste, ainsi qu’une troisième compagnie de CRS, 21 nouveaux policiers de la PJ et la création de groupes supplémentaires de l’office anti-stupéfiants (Ofast), souligne l’Elysée. Le président de la République avait annoncé également la création d'un nouvel hôtel de police. Le marché est en cours et les études sont engagées, et l'hôtel de police sera livré d'ici à 2027." Un bilan pas forcément partagé par certains acteurs de terrains qui ont déploré récemment des moyens pas vraiment à la hauteur de la situation actuelle.
Quant au logement, l’Elysée estime que les dix principaux quartiers emblématiques de la ville ont bénéficié de l’enveloppe de 650 millions d’euros dédiée à la rénovation urbaine. "Depuis un an et demi, avec l'Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine), les opérations ont démarré que ce soit en terme de rénovation de bâtiments, d'équipements publics avec par exemple, les travaux qui sont en cours sur le quartier de la Busserine, où les travaux de démolition de logements qui ont été engagés dans le quartier de la Saline, dans le quartier d'Air Bel ou dans le quartier des Flamants", détaille l’Elysée. Et de mettre aussi en avant les travaux engagés sur le tramway dans les quartiers Nord de Marseille pour illustrer les avancées sur le volet transport.
De nouvelles annonces sont-elles à attendre ?
C’est l’un des enjeux majeurs de cette visite. Le maire de Marseille, Benoît Payan, a ainsi affiché ses attentes pour cette seconde visite présidentielle. "Il y a des sujets sur lesquels il va falloir forcer, annoncer des moyens supplémentaires", a-t-il glissé mercredi. Si rien d’officiel n’a encore fuité, l’Elysée assure que le chef de l’Etat sera au rendez-vous de ces ambitions. "L'important, c'est que le président de la République vient la semaine prochaine, qu'il a des annonces à formuler, qu'il a pour ambition de faire réussir Marseille et donc c'est ça qui importe. Et c'est l'objet de son déplacement", assure son entourage.