Le chef de l’Etat est en déplacement dans la cité phocéenne à partir de lundi pour trois jours. Plusieurs annonces sont attendues sur des sujets prioritaires.
"Il y a des sujets sur lesquels il va falloir forcer, annoncer des moyens supplémentaires." Le maire de Marseille, Benoit Payan, n’a pas caché ses attentes, mercredi 21 juin, concernant la prochaine visite d’Emmanuel Macron dans la ville. Le chef de l’Etat est, en effet, attendu lundi 26 juin dans la cité phocéenne pour un déplacement de trois jours dans le cadre du deuxième acte du plan "Marseille en grand".
Transports publics, logement, éducation, sécurité… L'Etat, qui a déjà fléché "plusieurs milliards d'euros" vers la ville, doit "continuer à investir lourdement ici", martèle Benoit Payan qui estime toutefois "que le chef de l'Etat est un partenaire fiable et qui aime cette ville". France 3 Provence-Alpes fait le point sur les dossiers brûlants qui attendent Emmanuel Macron au cours de ce déplacement hautement symbolique et politique.
Sécurité : des renforts attendus pour faire face à la flambée de fusillades
C’est l’un des sujets les plus brûlants à Marseille. La multiplication des fusillades depuis le début de l’année et leur extrême violence sur fond de trafic de drogue font craindre aux autorités une année noire concernant les règlements de compte. Face à cette situation, Emmanuel Macron doit rencontrer, à huis clos, des familles de victimes de ces fusillades et il pourrait se rendre dans un commissariat de la ville.
Une séquence qui doit être accompagnée de "moyens mis par la police nationale dans un contexte extrêmement fort et violent d'assassinats liés au trafic de stupéfiants avec des annonces de la part du président de la République", a détaillé Benoit Payan mercredi.
Le maire de Marseille souhaite par ailleurs “des renforts plus forts en police judiciaire, en police scientifique, en brigade financière”, et appelle aussi à inverser la tendance pour les effectifs des douanes. Cette séquence sur la sécurité pourrait se dérouler en présence du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, selon les informations de France 3 Provence-Alpes.
L’éducation : un point d’étapes sur les écoles en construction ou en rénovation
Le président de la République doit aussi se rendre dans une école marseillaise au cours de ces trois jours alors que "28 chantiers de groupes scolaires" qui seront construits ou rénovés ont été lancés à ce jour. Du "jamais-vu" pour Benoît Payan dont ce plan de rénovation des écoles - dans un état déplorable avec fuites d'eau ou présence de rats - était l'une des priorités depuis l'accession de sa majorité au pouvoir en 2020.
Le logement : les copropriétés dégradées dans le viseur
Autre grosse séquence au cours de ces trois jours, celle sur le logement est attendue de pied ferme par l’équipe municipale en place. Des dizaines de milliers de personnes vivent, en effet, dans de l'habitat insalubre à Marseille, et Benoît Payan souhaite "un desserrement ou un renouvellement de la législation autour des copropriétés dégradées". Le maire milite pour pouvoir préempter plus rapidement, en prenant en exemple les difficultés rencontrées par la ville pour rénover le Gyptis.
Le port : la gouvernance au cœur d’un bras de fer avec la mairie
Une partie de la visite d'Emmanuel Macron sera aussi consacrée au port de Marseille-Fos, où le président doit se rendre et dont la gouvernance est "une question absolument centrale" pour Benoît Payan. "On ne peut pas rester à un Etat dans l'Etat tel qu'il est aujourd'hui", estime l’élu.
Un potentiel sujet de tensions entre le chef de l’Etat et le maire qui estime qu’actuellement "la moitié de la ville échappe aux Marseillais". “Aujourd’hui, c’est quelque chose d’assez opaque, le strapontin laissé à la Ville ne me convainc pas, fustige-t-il, pointant du doigt au passage l’exonération de la taxe foncière dont bénéficie le port. C’est des millions d’euros, 50 millions d’euros de manque à gagner pour les Marseillais." Pour rappel, c’est Christophe Castaner, un proche d’Emmanuel Macron, qui a été placé à la tête du Grand port maritime de Marseille en novembre 2022.