Depuis le début de l'année scolaire, des lycéens en terminale ES n'ont eu que la moitié des cours d'économie, leur professeur est régulièrement absent, pour cause de maladie. Les élèves galèrent pour trouver des cours et s'inquiétent pour le bac.
"Depuis le début de l'année, ma fille aurait dû avoir 90 heures de cours de Science Economique et Sociale (SES), elle a eu 51 heures", s'inquiète Stéphanie*, la mère de Sophie*, élève de terminale ES, au lycée Jean Monnet, à Vitrolles.
Depuis la rentrée de septembre, le professeur d'économie de cette classe est régulièrement absent pour cause de maladie. "Ce n'est pas le fait qu'il soit malade qui nous met en colère, mais le fait qu'il ne soit jamais remplacé", explique Stéphanie.
Pour Sophie, l'épreuve de SES au baccalauréat est coefficient 7, et pour ceux qui ont pris une option économie en plus, c'est coefficient 9. Autrement dit, pour ces élèves, la réussite dans cette matière est capitale pour avoir le bac.
L'association des parents d'élèves MPE 13 s'est saisie de cette affaire. "Il y a urgence à trouver une solution pour ces élèves", s'insurge Maryline Czurka, représentante de MPE 13, dans l'établissement.
"On veut faire des réformes du baccalauréat et on ne met pas les moyens sur les enseignants", poursuit la représentante de MPE 13. L'association des parents d'élèves a adressé un courrier au recteur de l'académie Aix-Marseille, en date du 28 janvier 2020, dans laquelle elle explique que :
"Le retard accumulé dans le programme depuis le début de l’année place nos en enfants en position d’échec face à l’examen final". Le courrier est resté sans réponse pour le moment, indique MPE 13.
La galère des lycéens de terminale ES
"Sophie travaille deux fois plus, avec ses amies, elle cherche des cours sur Internet et sur Youtube, elle récupère les cours d'une autre classe de terminale ES, pour essayer de suivre le programme", explique Stéphanie.La mère de Sophie indique que la proviseure du lycée fait ce qu'elle peut pour les aider. "Un autre prof d'éco est venue, en heures supplémentaires, dispenser des cours de temps en temps, le mercredi après-midi", indique Stéphanie.
"Ce n'est pas une solution, ma fille a pris une option Mathématique et les cours ont lieu le mercredi après-midi, alors elle doit choisir entre les deux matières", précise-t-elle et ajoute que depuis ce matin, ce professeur est aussi en maladie.
Stéphanie explique aussi que cette matière est vivante, qu'elle s'inspire beaucoup de l'actualité. "Les livres ne suffisent pas dans cette matière, il faut un professeur pour expliquer la matière dans le contexte de l'actualité du moment".
Conséquences sur les élèves de première
Avec la réforme du baccalauréat, les élèves de première ayant choisi l'option économie vont devoir composer, dès cette année, sur l'épreuve d'économie, dans le cadre des Épreuves communes du contrôle continu (E3C)."Eux aussi ont été privés de cours, ils sont en retard sur le programme et ne sont pas prêt pour les épreuves du bac", enchérie Maryline Czurka. "Si on ajoute les grèves et les réquisitions des professeurs, c'est vraiment une année galère pour les élèves", poursuit-elle.
Elle ajoute enfin qu'au lycée Jean Monnet, les élèves de seconde sont dégoûtés, ils hésitent à prendre l'option economie, de peur de ne pas avoir de cours l'année prochaine.
La réponse du rectorat
Joint par téléphone, le rectorat reconnaît que les lycéens de terminale ES "ont un niveau qui exige un professeur" et assure avoir trouvé solution. Un professeur de SES arrivera dans l'établissement après les vacances scolaires est dispensera les cours manquants.Par ailleurs, le rectorat explique que la situation est compliquée du fait des absences "perlées" de l'enseignant malade. Légalement, il ne peut remplacer un professeur en poste que lorsqu'il y a une absence supérieur à 15 jours. Hors, au lycée Jean Monnet, le professeur en question est systématiquement absent moins de 15 jours de suite, précise le rectorat.