A 21 ans, Clara Bayol est championne du monde de Match Racing, une discipline de voile, avec ses coéquipières du Match in Pink. Elle pratique la voile depuis qu'elle a neuf ans et le goût de la compétition la pousse à dépasser ses limites.
"Même dans mes rêves les plus fous, je n'aurais jamais pensé participer à un championnat du monde. Donc le gagner, c’est dingue", raconte la jeune Marseillaise, des émotions encore plein la tête. Clara a débuté la voile à l'âge de neuf ans à la Société nautique Estaque Mourepiane (SNEM), à la suite d'un stage organisé par l'école. "J'ai rencontré des personnes passionnées qui m'ont transmis leur passion".
L'esprit compétitif
Ce qui l'anime dans la pratique de la voile, c'est le fait "d'utiliser les éléments de la nature et c’est vraiment incroyable. Se servir de nos connaissances sur l’environnement pour faire ce qu’on veut avec notre bateau."
Après avoir passé de nombreuses années à la SNEM, le goût de la compétition se développe chez Clara qui intègre alors le pôle Inshore Sud, en début d'année dernière. "J'avais envie de voir autre chose. Le travail d’équipe, aller chercher toujours plus loin, repousser ses limites, aller au bout de soi-même. C'est ce que je recherche à travers la compétition."
Pour s'y préparer, Clara a travaillé dur. Étudiante à l'école d'ingénieur de Strasbourg en double cursus chimie/biotechnologie, elle revient s'entraîner dans le sud de la France chaque semaine. Elle oscille entre les deux centres d'entraînement du pôle Inshore sud, entre Marseille et Antibes. "J'ai la chance de pouvoir redescendre tous les weekends. Et je peux louper les cours si je les rattrape et si je réussis les examens, raconte-t-elle en riant. Ils sont très encourageants dans ce que je fais."
Sacrées championnes du Monde
Malgré ce rythme effréné, Clara Bayol aime sa vie à mille à l'heure. En juin dernier, elle rejoint l'équipe de France féminine et l'équipage normand du Match in Pink. Avec elles, Clara navigue sur les étapes du Women World match racing tour en Normandie, au Danemark, en Grèce et enfin à Auckland en Nouvelle-Zélande, là où elles ont été sacrées championnes du Monde.
"Elles y allaient pour remettre en jeu leur titre de championne du Monde et ça donne encore plus envie de tout donner. Je voulais leur montrer qu’elles ne m’ont pas fait confiance pour rien. Elles ont toujours été très bienveillantes, elles m’aidaient beaucoup, m’accompagnaient, me rassuraient. J'espère pouvoir continuer avec elles", raconte la jeune marseillaise.
Une force tranquille
Inspiré initialement de la coupe de l'America, le racing match est est une forme particulière de régate. Il s'agit d'un duel à armes égales entre deux bateaux identiques. Cela se déroule en deux phases. La première est la phase de départ durant laquelle l'objectif est de pousser l'adversaire à la faute. Après le top départ, un parcours doit être réalisé. Celui qui franchit la ligne d'arrivée en premier remporte la victoire.
Sur cet équipage de cinq personnes, chacune a un rôle à jouer. Clara Bayol occupe le poste du n°1. "Pour ce poste, il faut de la rigueur, car il y a une grande part d'anticipation et de l'explosivité pour les manœuvres. Il faut s'envoyer physiquement", explique la navigatrice.
Une autre qualité de Clara, c'est savoir rester calme "pour ne pas être stressée et rester concentrée sur les manœuvres." Mais une chose est sure pour la jeune marseillaise : " il y a une complémentarité entre nous. Chacune est très performante sur son poste et requiert des qualités différentes."
Une victoire bien méritée
"Le mondial c'était une opportunité incroyable et faire ce qu’on a réussi a faire, ça l'est encore plus. Je ne m’attendais pas du tout à vivre tout ça. J’ai fait ça pour découvrir et saisir cette chance qui se présentait à moi et même dans mes rêves les plus fous, je n'aurais jamais pensé participer à un championnat du monde. Donc le gagner, c’est dingue."
Une victoire qui vient récompenser toutes ces heures d'entraînement. "Ça fait du bien de voir qu’on a pas travaillé pour rien, souligne Clara Bayol. C'était beaucoup de joie, on était très heureuses et satisfaites."
De nouveaux objectifs sont déjà dans la tête de la jeune navigatrice. "Pour le féminin, on espère continuer de participer aux prochaines étapes du Women World match racing tour et de gagner en performance, pour affronter les équipages masculins et mixtes sur le World Match racing tour", confie-t-elle.
Avec l'équipage "jeunes du Sud", ils espèrent être qualifiés pour participer au championnat du Monde jeunes en décembre 2023, à Sydney.