Depuis un an, l'intelligence artificielle assiste les radiologues au centre d'imagerie de la femme à l'Hôpital Saint-Joseph, à Marseille. Une aide très précieuse dans le dépistage et le diagnostic des cancers du sein.
Une Française sur huit est touchée par le cancer du sein. La mammographie est le passage obligé dans le dépistage de cette pathologie, le plus fréquent des cancers chez la femme. Il représente 60 000 nouveaux cas et 12 000 décès par an. À l'hôpital Saint-Joseph de Marseille, l'Intelligence Artificielle (IA) vient désormais seconder les radiologues dans l'analyse des images.
Pour le Dr Alix Ruocco, médecin radiologue, cette aide est précieuse face à une demande toujours croissante d'imagerie dans un contexte de manque chronique de manipulateurs radio autant que de médecins pour interpréter les clichés. "L'IA n'est jamais fatiguée", reconnaît la spécialiste du centre de la femme. Cet outil a été créé pour détecter une masse, une petite distorsion dans l'architecture du sein, ou de petites micro-calcifications regroupées...
Elle s'est entraînée sur des millions de mammographies
"Ce sont des médecins radiologues qui l'ont supervisée" et "qui lui ont appris ce qu'elle sait faire", à partir de clichés avec des diagnostics certains, explique-t-elle. "L'IA s'est entraînée sur des millions de mammographies à repérer ce que c'est un cancer" sous toutes ses formes. C'est ce qui fait sa force". "L'IA vient en second temps pour conforter mon diagnostic", précise le Dr Ruocco. "IA plus radiologue tout seul, c'est supérieur à radiologue tout seul en termes de performance de détection, c'est une vraie plus-value", résume-t-elle.
Presque en même temps que le médecin, l'IA lit les images de la mammographie du jour et les compare à son énorme stock de données.
Aucune lésion, même la plus subtile, ne peut lui échapper. "C'est comme si on travaillait à deux, deux lectures, c'est ça la finalité de l'Intelligence artificielle couplée au radiologue, c'est de gagner en fait en taux de détection, de voir des lésions plus petites, de les prendre en charge plus rapidement avec des thérapies moins lourdes", estime Valérie Doucet, médecin radiologue, spécialiste de l'imagerie de la femme à l'Hôpital Saint-Joseph.
Actuellement, en France, 20% des mammographies sont analysées avec l'aide de l'IA.