Serviette autour du cou, masque de ski sur le front, traits tirés, essouflé par une lutte perdue d'avance, comme Jean-Philippe Collado, les riverains de Martigues (Bouches-du-Rhône) sont sous le choc d'un incendie d'une rare violence qui a ravagé plus de 1.000 hectares depuis mardi.
Jean-Philippe Collado le reconnaît sans peine : "J'ai eu la peur de ma vie". Cet habitant du hameau de Saint-Pierre, situé à flanc de colline, à cinq kilomètres à vol d'oiseau du centre de Martigues a bien cru voir sa maison perdue, mardi.
"Le feu est monté en trois minutes, j'ai vu une boule de feu, c'est arrivé du vallon, il a passé la crête, les Canadair n'ont pas pu le stopper et en trois minutes il était sur nous", témoigne Jean-Philippe Collado.
S'il a eu très peur, sa maison est encore debout. Noircis par les fumées, seuls les murs gardent une trace du passage du feu. Le salon de jardin a bien été endommagé par la chaleur des flammes, mais "il n'y a pas de dégâts ça va", respire Jean-Philippe Collado.
"Le soleil on ne le voyait plus"
Comme Jean-Philippe, les habitants du hameau de Saint-Pierre se remettent d'une énorme frayeur."D'un coup, on est arrivé et on a vu de la fumée, de la fumée partout, le ciel était complètement chargé, le soleil on ne le voyait plus", témoigne une habitante.
"Bien sûr que l'on a eu peur, on a vu les flammes derrière la fenêtre, il y avait des pompiers partout, ils nous ont dit de rester à l'intérieur; et hop avec le vent, le feu est parti, et ouf il n'y a eu aucun dégât".
En raison du fort vent, le feu a rapidement progressé et menacé plusieurs localités, "les flammes s'engouffrant dans les quartiers péri-urbains, entre des habitations et des campings", ont relaté les pompiers.
Après le choc, les questions
Mercredi matin, une question était aussi dans toutes les têtes : quelle est l'origine de ce sinistre ? "Je n'accuse personne, mais quatre départs de feu dans la même zone et dans la même heure, c'est quand même bizarre", s'interrogeaient des habitants.Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes du sinistre. Selon les chiffres des pompiers, dans plus de 80% des incendies, le facteur humain est la principale cause des feux de forêt, d'origine accidentelle ou criminelle.
Quelque 1.800 soldats du feu ont été mobilisés contre cet incendie qui s'est déclaré mardi en fin d'après-midi sur la commune de Martigues, à l'ouest de Marseille.
