Un ex-coursier, qui avait emporté pour 230.000 euros de bijoux dans son ancien uniforme de travail sous les yeux des employés d'une marque marseillaise, a été condamné jeudi à 3 ans de prison dont 18 mois avec sursis. Arrêté à Vitrolles, il avait immédiatement avoué les faits.
Farid Boutouba, 29 ans, s'était présenté le 15 décembre, en uniforme de coursier et à visage découvert, au dépôt d'une célèbre marque de bijoux marseillaise, pour s'y faire remettre plusieurs colis de marchandises destinés à un showroom parisien.
"Ils vous connaissaient, vous aviez déjà travaillé avec TNT", la société de transport en question, fait remarquer à M. Boutouba, la présidente Delphine Belmontet, lors d'une audience en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Marseille. Le vrai coursier se présente au dépôt une heure plus tard et en repart bredouille mais l'escroquerie n'est découverte que le lendemain lorsque le destinataire s'étonne de n'avoir rien reçu.
Identifié sans aucun mal par les employés du bijoutier, Farid Boutouba est arrêté à Vitrolles (Bouches-du-Rhône) et avoue immédiatement les faits. Une partie de la marchandise volée est récupérée à son domicile.
Je ne suis pas un voleur, j'étais paniqué, j'ai honte de moi",
a déclaré le prévenu à la barre, faisant valoir qu'ayant monté sa propre société il avait "des factures à payer" et à l'approche de Noël voulait "faire des cadeaux à (s)on fiston".
"Ce n'est pas un vol de nécessité, la valeur marchande est énorme" a répliqué la présidente. Pas convaincu non plus, le représentant du parquet, David Dufour a requis 3 ans de prison ferme et un mandat de dépôt. "Quand on panique, on ne met pas en place toutes ces manoeuvres frauduleuses", a-t-il dit rappelant que le prévenu avait déjà écopé de 10 condamnations par le passé, notamment à 3 ans pour vol en 2006, et qu'il avait été placé récemment sous bracelet électronique pour des condamnations liées au code de la route.
"Ce n'était pas par nécessité mais il était désespéré" a plaidé l'avocate du prévenu Me Djouhra Hamchache. Le tribunal a été plus clément que ce qu'avait demandé le parquet, infligeant au jeune homme 18 mois de prison ferme et 18 mois avec sursis assortis d'une mise à l'épreuve.