La 11e édition des Assises de l'économie de la mer, grand-messe annuelle des acteurs du secteur, se tient mardi et mercredi à Marseille. Objectif : promouvoir le potentiel d'avenir des ressources maritimes, sans omettre les questions environnementales avant la COP21, sur le climat à Paris.
"On ne peut intelligemment rien faire en mer sans prendre en compte les aspects
environnementaux", souligne André Thomas, rédacteur en chef du journal le Marin,
organisateur de ce rendez-vous. "Le monde de l'économie maritime ne se désintéresse
pas des problématiques environnementales".
La fragilité des océans et leurs rôles climatique et environnemental sont au coeur de l'un des tout premiers débats, animé par le président de l'Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer), François Jacq, et celui de
l'Agence des aires marines protégées, Paul Giacobbi. "L'impératif écologique" est
également l'objet de l'intervention d'Yves Lyon Caen, président de la fédération
des industries nautiques.
Alors que la planète cherche un moyen de sortir des crises économiques à répétition
en répondant aux besoins d'une population mondiale qui tend vers les 10 milliards,
les quelques 80 intervenants participant au rendez-vous - du PDG de DCNS, au chef
d'État major de la Marine, en passant par un expert de l'Organisation de l'ONU
pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) et le ministre délégué à la stratégie
maritime du Québec - tenteront de dresser le tableau des possibilités de l'économie
maritime.
Les questions d'actualité du positionnement stratégique de la Marine française
dans une Méditerranée sous tension mais aussi la question cruciale des migrants
sont aussi au programme.
Quid de l'espace maritime en France
La France dispose du deuxième espace maritime au monde, juste derrière les Etats-Unis, avec près de 11 millions de kilomètres carrés de zone économique exclusive(ZEE)grâce à ses territoires d'outre-mer. L'économie maritime occupe déjà en France une place de premier plan avec un chiffre d'affaires de 69 milliards d'euros et 300.000 emplois directs.
Mais le potentiel mondial est immense: il serait de 1.500 milliards de dollars au niveau mondial et pourrait atteindre les 2.500 milliards d'ici dix ans, selon des chiffres du Cluster maritime.
Pas de ministres aux assises
La ministre de l'Écologie, Ségolène Royal, annoncée dans un premier temps, a annulésa venue à quelques jours de l'ouverture de l'événement. Elle sera représentée par Alain Vidalies, secrétaire d'État chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche.
Mme Royal a annoncé fin août "dix actions" pour développer la croissance bleue,
jugeant que la politique de la mer était "en panne".
Les assises de l'économie de la mer sont organisées par le Marin(Ouest-France)
en partenariat avec le Cluster maritime et Les Echos. Quelque 1.600 personnes avaient participé à la précédente édition, à Nantes.