Vu comme une chasse aux pauvres par les associations, l'arrêté anti mendicité, que la mairie refuse de nommer ainsi, aura un an demain. Bilan mi-figue mi-raisin sur l'utilisation du texte.
Au terme d'un an d'arrêté anti-mendicité, la municipalité de la cité phocéenne estime qu'il aide à sécuriser la ville. Caroline Pozmentier, adjointe au maire UMP en charge de la sécurité et de la prévention de la délinquance, estime qu'il n'est pas question de revenir sur ce texte qui a "fait ses preuves"." Il y a eu, en un an, à peu près 900 interventions, qui dans 10% des cas ont donné lieu à des verbalisations" affirme l'élue.
Les associations réclament toujours son abrogation et souligne pourtant que le texte n'a rien changé.
Les associations d'aide aux sans-abri dénoncent un texte "stigmatisant". Pour Fathi Bouara, directeur régional de la Fondation Abbé Pierre, "Cet arrêté sonne comme une volonté de lutter contre les pauvres, et non contre la pauvreté, c'est pour cela que nous demandons son abrogation".
Cet arrêté permet aux forces de l'ordre de verbaliser les contrevenants à hauteur de 38 euros. La Ligue des droits de l'Homme a déposé un recours auprès du tribunal administratif de Marseille.
A Paris, de tels arrêtés avaient été pris dans certains quartiers touristiques, mais en juin, le nouveau préfet de police de la capitale a décidé de pas les reconduire "dans l'immédiat", faute d'efficacité, le taux de paiement des amendes étant proche de zéro.