Enième grève dans les cantines des écoles de Marseille. La CGT a déposé un préavis à compter de ce lund 9 mars et jusqu'au 20 mars. Les agents sont appelés à cesser le travail du lundi au vendredi. Soit un pique-nique sera prévu, soit les enfants devront rentrer manger chez eux.
Depuis le mois de septembre, les parents d'élèves marseillais ne comptent plus les jours de galère sans cantine. Jusqu'à présent, les agents de services cessaient le travail un jour par semaine. A partir de ce lundi de retour des vacances de février, ce sera du lundi au vendredi. Le préavis reconductible déposé par la CGT court jusqu'au 20 mars. Au mieux, les enfants auront droit à un pique-nique, mais dans de nombreuses écoles, il n'y aura pas de service minimum, les parents devront récupérer leurs bout de chous affamés à 11h30. Ce sera un peu la surprise du chef, ce jour de la rentrée ! D'autant que le mot d'ordre de grève adressé à la mairie le 13 février n'est pas affiché à l'extérieur de tous les établissements. Pour sa part, le syndicat dit avoir prévenu certaines associations de parents d'élèves par mail.
Nous allons durcir le mouvement. Car les problèmes durent depuis septembre et nous n'avons eu qu'une réunion avec la maire le 19 janvier, et cela n'a pas permis d'avoir les avancées souhaitées",
explique la secrétaire générale CGT Terrioriaux, Pascale Beaulieux.
Côté avancées, justement, il semble qu'il y ait un terrain d'entente possible sur la question épineuse des congés. Les agents ne veulent pas se voir imposer toutes les vacances scolaires et réclament des jours supplémentaires pour compenser l'augmentation du temps de travail hebdomadaire, passé de 36 heures à 41 heures 30 avec la réforme des rythmes scolaires.
Risque de débordements
Mais le principal point d'achoppement selon la CGT, c'est le recrutement. Le syndicat demande la baisse du taux d'encadrement pour la surveillance des enfants.A l'heure actuel il est de un agent pour 30 enfants en maternelle et 1 pour 60 en primaire. C'est l'un des plus faibles de France. Nous demandons un agent pour 16 enfants en maternelle, et un agent pour 32 en primaire. C'est une question de sécurité",
justifie Pascale Beaulieux.
Séverine Gil de la MPE13 ne comprend pas très bien la stratégie des grèvistes qui se mettent à dos les parents depuis le mois de septembre au lieu de les associer à leurs revendications :
Les parents sont tous favorables à un meilleur encadrement des enfants. Mais dans cette action, on est tenu en dehors. Et puis avec cette grève perlée, une heure de 11h30 à 12h30... les agents grèvistes eux se relaient, ils ne perdent pas grand chose, alors que ça coûte cher aux parents qui doivent s'organiser pour chercher leurs enfants ou les faire garder le vendredi après-midi".
A Marseille, les parents en ont ras-le-bol. Tous le mois de septembre, les 200 cantines ont été fermées le vendredi. En octobre et novembre, le travail a repris dans certaines écoles avec la mise en place progressive des activités périscolaires. Selon la MPE 13, il reste une dizaine d'écoles où la grève continue. Les parents, eux, n'en peuvent plus.
C'est tous les ans la même chose. Cette année, c'est pire à cause des rythmes scolaires mais les grèves, on en a tous les ans. Et on ne voit pas d'amélioration... on imagine pas que la mairie va recruter massivement, alors ça va durer... et il y a un risque de débordements"
ajoute Séverine Gil, désabusée comme beaucoup de parents.
Après sept mois de conflit, le syndicat ne semble pas disposé à lâcher sur ce point et entend mettre la pression jusqu'au prochain vote du budget par le conseil municipal qui devrait intervenir au mois d'avril. Entre temps, le jeudi 12 mars un rassemblement est prévu à 10 h devant l’Hôtel de ville. En attendant, les sandwiches risquent bien d'être au menu du lundi au vendredi dans une grande partie des 445 écoles marseillaises à compter de la rentrée.