La députée Sylvie Andrieux (ex-PS) démissionne après sa condamnation définitive

La députée de Marseille Sylvie Andrieux, ex-PS, a démissionné de l'Assemblée après sa condamnation, devenue définitive début novembre, pour avoir distribué des fonds à des associations fictives alors qu'elle était conseillère régionale. Son siège restera vacant jusqu'à la fin de la législature.

"L'Assemblée nationale a pris acte de la démission de Mme Sylvie Andrieux, députée de la troisième circonscription des Bouches-du-Rhône", rapporte le Journal Officiel. Son siège restera vacant jusqu'à la fin de la législature.

700 000 euros à des associations fictives


La justice a condamnée la députée pour avoir, entre 2005 et 2008 alors qu'elle était conseillère régionale, distribué à des fins électorales environ 700.000 euros de subventions régionales à des associations fictives. Sylvie Andrieux avait été jusqu'à la Cour de cassation mais n'avait pas réussi à faire annuler sa peine de quatre ans de prison dont trois avec sursis, 100.000 euros d'amende et cinq ans d'inéligibilité.

L'enquête avait débuté à la mi-2007 par un signalement à la justice de la cellule Tracfin, qui avait relevé des flux financiers suspects sur les comptes d'associations censées oeuvrer à la réhabilitation des quartiers. Ces associations étaient en fait des coquilles vides. Les fonds versés servaient à assurer un train de vie confortable à leurs dirigeants. En retour, ces derniers devaient aider Mme Andrieux à se faire élire.

Lutte chez les prétendants à l'investiture


Jeudi soir, un vote y était organisé parmi les militants socialistes pour désigner une candidate, la circonscription étant réservée par le parti à une femme. Anne Di Marino, conseillère départementale de 47 ans, l'a emporté. 87,7% des suffrages des militants, clame-t-elle, avec "une belle participation, plus de 200 votants". 

Assumant un lien "d'amitié depuis de très longues années" avec Sylvie Andrieux, Mme Di Marino explique être "très fière d'avoir remporté le vote des militants". Mais sa victoire fait tousser une partie des socialistes qui y voient le retour, par la fenêtre, des proches de Sylvie Andrieux. A commencer par sa concurrente défaite, Nadia Brya, 48 ans.

Donner la circonscription à la candidate de Sylvie Andrieux, c'est offrir la circonscription au FN!"


s'insurge-t-elle, expliquant n'avoir pas eu accès au fichier des votants ni pu faire campagne. "Je ne reconnais ni ce vote ni son résultat", a-t-elle écrit jeudi soir dans un courrier
adressé aux instances du PS. "On ne peut pas désigner la copine de Sylvie Andrieux", déplore un socialiste local, convaincu que Paris qui doit se prononcer mi-décembre, passera outre et désignera Mme Brya: "Ça fait très longtemps qu'elle est au PS et elle est cohérente", souligne-t-il.

"S'il y a bien une fédération, après tout ce qui s'est passé, qui ne doit pas se retrouver dans des contestations, c'est bien celle des Bouches-du-Rhône", soupire le chef de file de l'opposition PS à la mairie de Marseille, Benoît Payan. Reconnaissant des "querelles intestines (...) alimentées par des haines", le premier secrétaire du PS dans le département, Jean-David Ciot, relativise. La proximité de Mme Di Marino avec la députée condamnée? Nadia Brya est selon lui "la plus mal placée" pour en parler: "Ils ont tous adoré Sylvie Andrieux pendant des années."

Le processus d'investitures est également contesté dans d'autres circonscriptions marseillaises, la 1e et la 8e. M. Ciot, lui, voit le verre à moitié plein et les endroits, comme à Vitrolles, où les socialistes ont su se mettre en ordre de bataille face au FN.

Pendant ce temps, à la bastide Saint-Joseph, siège de la mairie de secteur, le sénateur-maire FN Stéphane Ravier savoure la démission de Sylvie Andrieux. "Pourquoi si tard?" s'interroge-t-il sur Twitter. En 2012, il avait perdu à 49% contre 51% pour Mme Andrieux, avec seulement 699 voix d'écart. Interrogé vendredi par l'AFP, il a refusé de dire s'il se présenterait à nouveau. Pour l'heure, l'investiture a été "gelée" par le parti d'extrême droite. 
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