Le savon de Marseille à l'ancienne est recommandé par les dermatologues. Il n'est plus fabriqué que par 4 savonneries de la région, les artisans s'en frottent les mains.
Au rayon des pertubateurs endocriniens, les produits d'hygiène corporelle sont en tête de gondole ! Une "alerte dans la salle de bain" a été lancée par des associations de consommateurs, qui préconisent un retour au savon 100% naturel pour éviter les additifs soupçonnés dangereux pour la santé . La savonnette ressort donc des armoires de grand-mères pour un bain de jouvence. Tandis que les gels douche eux, jugés trop chimiques prennent un savon.
Il se fait mousser, garanti 100% naturel, et un secret de fabrication bien gardé. Garant d'une tradition séculaire, Michel Bianconi est l'un des derniers maitre-savonniers de France, il est un sorcier qui veille jalousement depuis 30 ans sur ses chaudrons et sur ses ingrédients de base. Pas d'additif, ni parfum, ni colorant, mais un savoir-faire délicat, car le savon c'est toute une science. Et bien sûr, une recette dont on ne saura rien.
Un amour pour l'authentique et la simplicité que partagent les consommateurs. Pour séduire, le gros cube a changé de forme : savon liquide, lessive ou produits ménagers, il occupe désormais une bulle du marché. Sur leur site de vente en ligne ou en boutique, les fabricants communiquent tous azimuts sur les vertus de leur produit
Dans cette autre savonnerie familiale, rachetée par un repreneur belge, le marketing a fait peau neuve : traçabilité sans tâche et transparence sont des arguments de vente. Pour attirer l'attention en plein débat sur les perturbateurs endocriniens. Du temps de son arrière grand-père, le savon de Marseille vivait son âge d'or et a fait les beaux jours de l'entreprise familiale. Julie Bousquet-Fabre est l'héritière de la plus ancienne savonnerie de France. A la tête d'une trentaine de salariés, elle boycotte la production de masse et la grande distribution. Son crédo : la défense du fameux « procédé marseillais » : 10 jours de cuisson en chaudrons.
Son maitre-savonnier a le goût du savon de Marseille jusque dans la bouche. Il teste le produit qui ne doit être ni trop salé ni trop acide. Et pour le reste, il s'en remet à son intuition.
La spécialité artisanale passionne aussi le grand public. Ecologique et économique, préconisé par les dermatologues, le savon de Marseille est dans l'odeur du temps et les visites guidées font le plein. IGP, la fameuse Indication Géographique Protégée, cheval de bataille des 4 derniers savonniers de Provence. Ils entendent défendre leur produit 100% naturel des contrefaçons. On l'aura compris, la savonnette d'antan, plébiscitée dans les salles de bain, n'a pas l'intention de rater son retour sur les planches.
Vous pourrez revoir ce dossier dans notre JT de ce dimanche soir :