Trois supporters russes sur les 43 interpellés suite aux affrontements violents survenus samedi dernier à Marseille lors du match Angleterre-Russie vont être jugés à Marseille en comparution immédiate. 20 autres, dont l'ultranationaliste Chpryguine, président des supporters russes, seront expulsés.
Les autorités ont annoncé jeudi matin que trois des 43 supporters russes arrêtés mardi dans le sud-est de la France doivent être jugés jeudi en comparution immédiate à Marseille pour leur participation présumée aux violences qui ont fait 35 blessés en marge d'Angleterre-Russie, a annoncé le procureur de la République.
Vingt autres de ces supporters, âgés de 25 à 40 ans, contre lesquels aucune charge pénale n'a été retenue, font en revanche l'objet d'arrêtés de reconduite à la frontière au motif de "trouble à l'ordre public, et devraient être expulsés de France lundi prochain, a précisé la préfecture de région. Parmi eux se trouve l'ultranationaliste Chpryguine, président des supporters russes. L'association qu'il préside a confimé l'information ajoutant : "les autorités françaises ont indiqué avoir pris cette décision pour des raisons de sécurité parce qu'ils considèrent les supporters en attente d'expulsion comme une menace potentielle".
Collaborateur du député Igor Lebedev, membre du parti d'extrême droite LDPR, Chpryguine a déjà été vu en compagnie du président Vladimir Poutine. Un Français doit également comparaître aux côtés des Russes pour le même chef d'accusation.
Interpellés à Mandelieu
Ils se trouvaient à Marseille pendant les incidents, ont été placés dans un centre de rétention administrative de la ville. Les 20 derniers supporters russes interpellés mardi sont ressortis libres de garde à vue.Les trois Russes jugés jeudi sont poursuivis pour "violences avec arme par destination", a précisé le procureur Brice Robin. Un Français doit également comparaître à leurs
côtés pour le même chef d'accusation. Les Russes devront également répondre d'un nouveau délit, créé par une loi de mars 2010 contre "les bandes violentes": avoir "participé sciemment à un groupement" en vue de préparer "des violences volontaires contre les personnes", a ajouté M. Robin. Ce délit est passible d'un an d'emprisonnement et de 15.000 euros d'amende.
Aucun des 150 hooligans russes "extrêmement préparés" et déterminés - selon les mots de M. Robin après les incidents - qui avaient participé aux violences près du Vieux-Port et du stade Vélodrome n'avait été arrêté en flagrant délit. Trente-cinq personnes, quasi-exclusivement britanniques, avaient été blessées dans ces affrontements.
Les 43 supporters russes avaient été arrêtés mardi dans leur bus, à Mandelieu-la-Napoule, à 170 km de Marseille, alors qu'ils s'apprêtaient à partir pour Lille, où la Russie a joué et perdu son deuxième match mercredi contre la Slovaquie (2-1). Ils ont ensuite été transférés à Marseille pour y être entendus par les policiers qui ont épluché des heures de vidéosurveillance et examiner des centaines de photos pour tenter d'identifier les auteurs de violences.
La Russie avait protesté après ces arrestations. C'est "un incident absolument inadmissible", avait déclaré mercredi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, devant la Douma (chambre basse du Parlement).