Comme il l'avait annoncé, l'ex-patron du PS des Bouches-du-Rhône a transformé son mouvement La Force du 13 en parti, Jean-Noël Guérini se place en vue des élections cantonales de mars prochain pour conserver la tête du département.
Le sénateur et président du conseil général des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini, fort de son succès aux sénatoriales, a transformé jeudi son mouvement La Force du 13 en parti politique, avec en ligne de mire les départementales de 2015.
"Ce rendez-vous est une belle manière de reprendre le fil de notre histoire commune",
a lancé l'ex homme fort du PS local devant, selon les organisateurs, un millier de sympathisants réunis dans la salle Tino Rossi des Pennes-Mirabeau, une commune limitrophe de Marseille dont le maire a récemment quitté le PS.
Parmi ses sympathisants il y avait notamment une quarantaine "d'élus locaux et nationaux", maires et conseillers municipaux de différentes sensibilités (PS, PC, PRG, DVG, DVD), sénateurs guérinistes et députés PS, tous toujours complètement dévoués au nouveau chef de parti malgré ses ennuis judiciaires.
Pendant plus d'une heure le sénateur, dont la liste a remporté 3 sièges au palais du Luxembourg, a distillé son programme se présentant en homme proche du peuple, étrillant le PS marseillais "triste acteur d'une déroute inédite", fustigeant "l'amateurisme
du gouvernement", et surtout attaquant minutieusement la Métropole d'Aix-Marseille-Provence, à la grande joie des élus locaux.
Le big bang territorial, ce sera moins de démocratie, moins de proximité et plus d'impôts", a lancé l'élu après avoir précisé, "il ne faut plus céder au diktat des énarques, des cabinets ministériels et des représentants de l'Etat hautains et autistes".
Jean-Noël Guérini a évoqué ses 47 ans de militantisme au parti socialiste, affirmant "avoir traversé bien des épreuves mais aussi vécu de nombreux moments de fraternité et d'enthousiasme", avant de se lancer dans une sévère critique pour ses anciens amis:
Regardez à gauche, le désastre marseillais. Les tristes acteurs d'une déroute inédite ont offert les clés d'une mairie de secteur
à l'extrême droite".
Puis il s'est livré à une diatribe contre le gouvernement et le chef de l'Etat dont il a dénoncé "l'amateurisme": "Je constate la mort dans l'âme que la politique suivie depuis 2012 n'est qu'une recherche d'impossible synthèse, une navigation
à vue entre reniements, réformes avortées ou mal pensées, évoluant au fil des semaines".
De ses ennuis judiciaires, en un tour de main, Jean-Noël Guérini en fait un atout en se présentant comme une victime "d'un odieuse campagne médiatique" et "d'instructions judiciaires à charge" puis concluant "j'ai tenu bon". Santé, sécurité, emploi des jeunes, port de Marseille, difficultés du monde agricole, la président du conseil général a égrené quelques grandes thématiques sur lesquelles il souhaite focaliser l'action de son nouveau parti, sur la base d'un dialogue avec les citoyens défendant notamment le principe "des référendums d'initiatives locales".
Enfin, porté par la clameur de la salle, l'élu a annoncé que son parti présenterait également des candidats aux régionales "puis ensuite aux législatives".