En visite au Camp des Milles puis à Marseille, le Premier ministre Manuel Valls a commenté la nouvelle opération policière menée dans la matinée dans la cité de La Castellane suite à des tirs de Kalachnikov.
Interrogé quelques heures seulement après une nouvelle opération policière dans la cité de La Castellane à Marseille, le Premier Ministre a estimé que "les résultats obtenus en matière de sécurité, ces deux dernières années, à Marseille, sont "encourageants". "Mais gardons-nous de tout triomphalisme" ajouté Manuel Valls qui s'exprimait devant les représentants des forces de l'ordre réunis à la préfecture de la ville.
Les événements de ce matin à La Castellane en sont évidemment une démonstration (...) Il y a peu de temps, on n'aurait pas pu intervenir aussi rapidement, boucler le quartier, protéger les écoles, protéger les habitants, et s'emparer de plusieurs armes de guerre",
a déclaré Manuel Valls qui réagissait pour la première fois aux tirs de Kalachnikov survenus dans la matinée dans la cité des quartiers nord connue comme étant un haut lieu du trafic de stupéfiants.
Casser les ghettos
Plus tôt dans l'après-midi, Manuel Valls s'est prêté pendant 45 minutes à des questions-réponses avec des élèvesd'établissements d'éducation prioritaire et des enseignants de l'agglomération marseillaise dans une salle du site mémorial du Camp de déportation des Milles. Aux élèves qui l'interrogeaient, il a promis de "tout faire" pour "casser les ghettos" en France, sans quoi "on sent bien que tout va exploser".
Tout faire pour casser ces ghettos, ces murs, qui sont souvent dans les têtes, c'est une priorité. Cela fait 30 ans qu'on fait ça, tous les gouvernements l'ont fait avec la même bonne volonté. Mais on sent bien maintenant qu'il faut passer à un autre stade, sinon tout va exploser, notamment dans ces quartiers populaires",
a dit Manuel Valls.
Interrogé par un élève sur "les gens dans un certain nombre de quartiers qui se sentent indésirables", Manuel Valls a d'abord pris soin de marquer la différence entre les persécutions d'État de l'Occupation et la situation des quartiers, car "si on mélange tout, si tout est mis sur un même pied d'égalité, on ne s'en sort pas".
"Mais faire ce constat ne veut pas dire qu'on ne reconnaît pas qu'il y a des problèmes graves et lourds dans un certain nombre de quartiers populaires". "Il ne faut pas se mentir, c'est un problème de très longue haleine", a-t-il dit,
rappelant avoir parlé le mois dernier d'un "apartheid social, territorial et ethnique". Rénovation urbaine, école, remettre "de la culture et de la vie" dans les quartiers: le Premier ministre a évoqué quelques pistes, sur des thèmes qu'il doit encore aborder lors de la suite de sa visite à Marseille.