La mode ? Démodée, selon le festival Anti-Fashion de Marseille

La mode vous fait rêver ? Elle vous coûte cher aussi, et exploite les employés. En plus, elle pollue la planète... Cette vision inhabituelle de ce phénomène, futile ou artistique, selon les points de vue, était au coeur d'un festival marseillais : Anti-Fashion.

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La mode serait à bout de souffle mais comme on l'aime quand même, on cherche des idées pour lui donner un nouveau souffle. 


La deuxième édition du festival Anti-Fashion, dans le J1 du port de Marseille, part de la publication en 2015 d'un manifeste "Anti fashion" de Lidewij Edelkoort, nommée par le Times Magazine, "l'une des 25 personnalités les plus influentes dans le monde de la mode et des tendances". Ce gourou de la mode et célèbre défricheuse de tendances, a provoqué un coup de tonnerre dans le milieu.

"J'ai voulu alerter le public sur les abus humains et environnementaux de ce système qui ne fonctionne plus, qui est en train de mourir", peuplé de maisons géantes produisant des collections à un rythme effréné, a déclaré Lidewij Edelkoort, cheveux gris et lèvres écarlates.

"La mode est devenue démodée, elle ne correspond plus à la jeunesse, qui aspire à d'autres manières de travailler et de consommer".  "Ce modèle dans lequel une masse anonyme et épuisée façonne nos vêtements et nos idées et un créateur seul récolte les applaudissements n'est plus adapté", affirme-t-elle.


Pour chercher des solutions concrètes, le premier festival est monté "en deux mois et demi, avec très peu de moyens.

Notre idée est que le t-shirt qu'on porte et le contenu de notre assiette ont autant d'importance que le bulletin de vote qu'on glisse dans l'urne", raconte la fondatrice Stéphanie Calvino.

Elle l'implante à Marseille car "rien ne s'y passe comme ailleurs, il y a un côté friche expérimentale, ville sauvage, on teste des choses qu'on ne peut pas tester ailleurs, en marge de tout", et en s'appuyant sur les traditions et l'industrie textile de la ville. Pour faire bouger les lignes, les organisateurs misent sur l'éducation. Pendant 15 jours avant le festival, des étudiants du master de mode de l'université d'Aix-Marseille planchent sur de nouveaux modèles économiques pour le secteur, sous la direction de Pascale Gatzen, professeur à la prestigieuse Parsons School de New York.


Changer le système de l'intérieur


De jeunes talents repérés par des éducateurs de centres sociaux dans les cités défavorisées de Marseille viennent ensuite présenter leurs créations. Âgés de 18 à 22 ans, originaires de la cité de Frais Vallon, dans le 13e arrondissement, ils ont pioché dans un stock de grossistes de jeans pour créer des pièces, sans connaissances techniques préalables.

"Tant de jeunes ne voient pas ce que le système peut leur offrir. On va les placer en stage, mais il y a tant d'obstacles : comment se loger si c'est à Paris, se nourrir ?", s'interroge la journaliste de mode Sophie Fontanel, qui anime les conférences du festival.


Adopter la manière raisonnée


Des conférences s'attellent à chercher des solutions pour "produire de manière raisonnée", comme "acheter du tissu tous ensemble plutôt qu'au compte-gouttes, acheter trois t-shirts plutôt que dix, oser porter des vieux vêtements, recycler", énumère Stéphanie Calvino, citant un atelier où l'on apprend à raccommoder des vêtements troués avec du fil d'or.

Pour Li Edelkoort, l'objectif est de "changer le système de l'intérieur et doucement, d'éroder les grandes maisons. Mêmes les très grands navires commencent à réfléchir".

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