La 32e édition du festival international de la mode à Hyères met à l'honneur les jeunes créateurs. Dix finalistes concourent pour le prix de l'accessoire décerné par le jury présidé par le créateur de chaussures Pierre Hardy. Jean-Pierre Blanc le directeur sera l'invité du 19-20 en Provence-Alpes.
Dix jeunes créatuers espèrent se voir décerner le nouveau prix de l'accessoire du festival international de mode de Hyères. Et pour cela ils ont donné libre cours à leur créativité : marcher sur une semelle imitant le Mont-Blanc, rester sec et élégant en pleine averse, orner ses chaussures de bijoux.
La 32e édition du rendez-vous, qui s'achèvera lundi, au lendemain de la remise des prix récompensera l'un 10 jeunes finalistes vont devoir convaincre le jury présidé par le créateur de chaussures Pierre Hardy afin de se voir décerner ce nouveau prix, sponsorisé par le spécialiste de cristaux Swarovski à hauteur de 15.000 euros.
Mode expérimentale
"Nous avons reçu plus de 200 candidatures, composées uniquement d'un prototype et d'un dossier. Il n'y a pas eu d'échange avec le créateur. C'était un peu un pari, c'étaient des ébauches, des promesses", a raconté Pierre Hardy, qui a fondé en 1999 sa marque éponyme et qui a oeuvré entre autres chez Hermès et Balenciaga.
"Il n'y a eu aucune consigne, il n'y a pas d'autres contraintes commerciales que celles qu'ils se fixent eux-mêmes", a-t-il ajouté, relevant avec étonnement et satisfaction que dans l'ensemble, les 200 candidats avaient proposé des objets
"plutôt expérimentaux, assez détachés de tendances".
Alexandre Girard est les six Français retenus, les autres finalistes étant finlandais, austro-danois, tchèque et suisse.
Il a 31 ans, et est aujourd'hui enrôlé dans l'armée de l'air. "Il y a trois ans, je cherchais un sac pour moi. Ce que je cherchais était soit super moche soit super cher, alors je me suis fait mon propre sac", explique le jeune
créateur originaire d'Aix-en-Provence.
Un sac en bûche de bois
Dans sa collection on trouve des sacs pour homme en cuir élégants, une trousse de rasage de voyage, et un unique sac pour femme creusé dans une bûche de bois "coupée par moi-même dans la forêt de Nancy, où j'habite".
Un lien avec la nature également au coeur des délirantes lunettes de Thibaut Rodde, 36 ans, et Sandrine Paskusz-Koffi, 33 ans. Sur certains modèles, des franges pendent jusqu'au menton ou des brindilles de hêtre semblent pousser
comme des tentacules.
"Mais nous faisons aussi des modèles beaucoup plus facilement portables",
Du matériel trouvé dans les poubelles de Marseille
rassure ce couple installé dans le village de Cipières, près de Grasse. "Nos lunettes sont une ode à la Méditerranée. Nous utilisons des lattes de lit trouvées dans les poubelles de Marseille, ou des branches tombées ou mortes. Nous avons aussi fait des modèles avec un fémur de cerf trouvé dans la forêt", s'amusent-ils.Une audace saluée et encouragée par Pierre Hardy, qui intime aux jeunes créateurs de "ne pas avoir peur" et de "créer leur propre système si besoin".
"Les accessoires ont pris une importance capitale pour les marques ces dernières années, c'est un vrai terrain d'expression maintenant", affirme-t-il. "Pour l'instant, il n'y a pas de saturation, il semblerait même qu'il y ait une demande incessante".