Lors de la cérémonie de Miss France 2025, la candidate picarde portait une robe médiévale, en référence à Charlemagne. D'après certaines sources, le roi des Francs serait né dans l'Aisne, à Quierzy. Récit.
Elle n'a pas décroché la couronne, mais a réussi à faire briller la Picardie. Marina Przadka, la candidate née à Senlis et qui vit à Villers-Saint-Paul, s'est hissée dans le top 15 du concours Miss France 2025, ce samedi 14 décembre. Toutefois, elle a échoué aux portes du top 5 et a finalement terminé à la 8ᵉ place. "J'ai porté la Picardie avec le cœur, je me suis amusée sur scène, et j'ai profité de chaque instant", écrivait-elle au lendemain de l'élection sur ses réseaux sociaux.
Prix de la culture générale et prix du défilé, la jeune femme de 25 ans a su se faire remarquer pendant le mois de préparation qui a précédé la soirée ainsi que sur le plateau TV, notamment par son sens du rythme. Certains internautes ont d'ailleurs salué sa prestation sur scène.
Miss Guadeloupe et Picardie vraiment les meilleures danseuses, obligé elles sont devant #MissFrance2025 pic.twitter.com/smuzcVCV4w
— Yee🌙 (@Djaliila) December 14, 2024
Autre moment phare de l'émission, le défilé en costume régional. Miss Picardie était parée d'une robe médiévale. C'est Marilou Soulas, une Beauvaisienne de 22 ans, qui l'a imaginée et réalisée.
Le costume régional fabriqué à Beauvais
La jeune femme s'est lancée à son compte en octobre 2024. Celle qui a commencé à coudre à l'âge de 12 ans est passionnée de costumes historiques : "J'aime l'idée de transmettre une période qu'on a oubliée, qu'on a un peu fantasmée, à travers un vêtement." Elle a répondu à l'appel à projet de la société Miss France à la rentrée 2024 et a envoyé trois idées : "J'ai proposé un costume de soldat de la Première Guerre mondiale très féminisé, un autre avec le coquelicot en rapport avec la bataille de la Somme et une robe médiévale."
C'est donc vers sa dernière proposition que le jury s'est tourné, un choix inattendu pour la créatrice : "C'était celui que je pensais qui n'allait pas passer, car il ne faisait pas très miss. C'est quelque chose de très simple, pas aussi extravaguant que ce qu'on a l'habitude de voir. Peut-être que le côté historique a plu."
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Une référence à Charlemagne
Ce costume est, en fait, une référence à Charlemagne, roi des Francs (768 à 814). Pour comprendre, remontons le fil de l'histoire... Situé entre Laon, Soissons et Compiègne, le village de Quierzy, appelé Carisiacum, était une ville royale aux temps des Mérovingiens puis au début de l'ère carolingienne.
Charles Martel choisit la commune axonaise pour installer son camp de base sur les ruines d'une villa antique. Son fils, Pépin le Bref, hérite de la charge de maire du palais, le plus haut rang après le roi. Par la suite, Pépin le Bref devient roi des Francs et, selon différentes sources, son épouse, Bertrade de Laon, donne naissance à leur fils Charlemagne entre 742 et 748. D'après l'une des hypothèses, il serait né à Quierzy. Le lieu n'est mentionné dans aucun document d'époque, mais le nom de la commune isarienne ressort souvent. En effet, son grand-père, Charles Martel y est décédé en 741 et la villa royale était régulièrement occupée par la famille.
150 heures de travail en 3 semaines
Marilou Soulas a appris sur les réseaux sociaux le 1ᵉʳ octobre 2024 qu'elle était sélectionnée. "Un honneur", pour elle, mais aussi "une lourde responsabilité" et le début d'un "intense travail". Car il a fallu attendre le sacre de Marina Przadka, le 20 octobre à Beauvais, pour commencer à travailler sur la confection de la tenue : "J'ai pris les mesures sur Marina quasiment immédiatement après sa victoire et je me suis mise au travail". Pour réaliser le costume, 150 heures ont été nécessaires en seulement trois semaines : "Il devait être fini pour le 12 novembre, car les candidates partaient pour le voyage de préparation en Côte d'Ivoire."
L'entrepreneuse a investi 500 euros : "J'ai pris des belles matières : du velours de soie, du lin, du satin. J'ai fait toutes les broderies à la main, pareil pour les accessoires."
Il n'y a aucun achat d'objets finis. J'ai tout fait de A à Z.
Marilou Soulas, créatrice du costume régional de Miss Picardie
La société ne dédommage pas, seul le gagnant du costume régional reçoit un chèque de 1 500 euros. C'est le styliste Manuarii Teauroa qui a remporté le prix avec son costume Moulin Rouge confectionné pour miss Île-de-France, Julie Dupont.
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La couturière a quand même dû faire quelques modifications, imposées par la société Miss France. "J'ai dû rendre le costume un peu plus sexy, plus glamour. Sur mon croquis de base, il y avait des manches en dentelle qu'on m'a demandé de retirer. La robe arrivait aussi en dessous du genou, je l'ai raccourcie un petit peu", détaille-t-elle. Sur ce point, elle regrette le "positionnement" de la tenue lors du défilé des 30 miss régionales : "Elle était trop remontée sur le côté gauche. Du coup, le drapé n'était pas optimal, c'était un peu asymétrique." Pour autant, elle se dit "compréhensive" : "Avec les conditions du show, ce n'est pas évident. Je me doute qu'habiller 30 filles en même temps, ça fait beaucoup." "Et puis, le principal, c'est que ça ait plu à Marina et aux téléspectateurs", ajoute-t-elle.
Déjà plusieurs commandes
D'ailleurs, le travail de la Beauvaisienne a déjà été remarqué : "Je commence à avoir des propositions de costumes pour un théâtre. Une troupe m'a contactée. C'était le but de ma participation à Miss France, avoir de la visibilité. Quand on a 22 ans, il y a très peu de personne qui ose nous donner du boulot. Donc, je suis super contente." Marilou Soulas doit récupérer la robe dans les prochaines semaines, l'occasion pour elle de garder un souvenir de cette expérience, un tremplin pour le début de sa carrière professionnelle.