Le directeur de la publication de La Provence et un de ses journalistes sportifs ont été condamnés mardi à une amende de 1.000 euros avec sursis pour injure publique à l'égard de Philippe Perez, ex-directeur général de l'Olympique de Marseille, et Luc Laboz, ancien directeur général adjoint du club.
Vincent Labrune, le président de l'OM, a lui été débouté de son action en diffamation par le tribunal correctionnel de Marseille.
Les trois dirigeants poursuivaient le quotidien marseillais pour un billet d'humeur publié au lendemain de la défaite 3 à 5 du club marseillais au stade Vélodrome le 25 avril 2015 contre le FC Lorient. La défaite était d'autant plus cuisante que l'équipe bretonne, à l'époque relégable, avait marqué deux buts dans les toutes dernières minutes du match.
En écho à la colère des supporteurs, un billet d'humeur du journal, titré "Mouillez le maillot !", clouait au pilori les joueurs, le président et les deux directeurs de l'OM.
On y lisait notamment: "Ce président communiquant flanqué de ses fantoches Perez et Laboz qui s'est glorifié de la venue du gourou sans lui fournir les joueurs qu'il désirait", ou encore "A eux, joueurs et dirigeants, on a presque envie de leur dire trivialement 'Mouillez le maillot et cassez-vous !'"
Le tribunal a estimé que le billet d'humeur est "un genre éditorial reconnu, indispensable à la vitalité du débat public et bénéficie d'une protection particulière". "Il est par essence subjectif, décalé et critique. C'est souvent le lieu d'expression de la mauvaise humeur", a-t-il ajouté.
Pour le tribunal, ces remarques cinglantes ne sont "pas détachables de l'atmosphère passionnelle et passionnée qui est consubstantielle à la vie de l'Olympique de Marseille".
L'article "relève en réalité de l'expression d'une opinion ou d'un jugement de valeur garantis par le droit de libre critique", lit-on dans le jugement.
En revanche, le "caractère méprisant du terme fantoches" qualifiant les adjoints directs de M. Labrune est constitutif d'une injure, selon le tribunal. Alors que MM. Perez et Laboz sollicitaient 50.000 d'euros de dommages et intérêts, les juges ont estimé leur préjudice moral comme purement "symbolique" et leur ont alloué un euro en réparation.