Le PSG a humilié l'OM (5-1) devant les 65.000 spectateurs du Vélodrome, dimanche soir pour le compte du match choc de la 27e journée de L1. Fanni a sauvé l'honneur pour Marseille, qui au classement.
Les abords du Vélodrome chargés en odeur de poudre et de gaz lacrymogène, une affluence record de 65.252 spectateurs, des sifflets étourdissants: les supporters marseillais ont tout tenté pour impressionner le Paris SG, finalement large vainqueur (5-1), dimanche pour la 27e journée de Ligue 1.
Cinq buts pour rester à trois longueurs de la tête du classement, une prestation collective parfaitement maîtrisée... Les Parisiens ont admirablement réussi leur match sous les yeux d'un stade Vélodrome vite calmé par l'ampleur du score.
Les supporters marseillais avaient pourtant tout tenté pour impressionner leur grand rival de la capitale. Le bus banalisé des Parisiens a bien rejoint "sans encombre" le Vélodrome - et n'a pas été caillassé comme ce fut notamment le cas en 2015 -, et les autorités n'avaient pas constaté, à 19h30, "d'incident majeur", a indiqué le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Laurent Nunez.
Mais, privés par un arrêté préfectoral de leurs supporters pour la rencontre, les hommes d'Unai Emery n'ont en revanche pu éviter les huées assourdissantes d'un Vélodrome remonté à bloc, et qui donnait déjà de la voix deux heures avant le coup d'envoi.
Les supporters olympiens eux-mêmes le concèdent: "l'ambiance est fantastique, magique, même un peu flippante des fois", comme le dit Marine Sandler, qui vit son premier Marseille-PSG à "26 ans demain".
Lacrymos, grillades, anis
Laurent Nunez a ainsi évoqué des échauffourées aux abords du Vélodrome, avec des petits groupes "prenant à partie les forces de l'ordre et des automobilistes", tentant "d'occuper la chaussée". Le tout donnant lieu à deux interpellations, à l'utilisation "à 9 reprises" d'un canon lanceur d'eau et d'une cinquantaine de grenades lacrymogènes.Si les 'lacrymos' font, au même titre que les odeurs de fumigènes, de pétards, de grillade ou d'anis, partie intégrante du cocktail d'avant "Clasico", l'enthousiasme marseillais était à la mesure des attentes générées par le rachat, en octobre, du club par l'homme d'affaires américain Frank McCourt.
"Pour ce match, on retrouve le feu de l'époque Bielsa, et l'ambition sportive est revenue", se régalait, avant la rencontre Kevin Audy, 26 ans lui aussi. Un nouveau record d'affluence au Vélodrome a d'ailleurs été établi avec ce match vedette: 65.252 spectateurs. Le précédent record datait du "Clasico" de l'ère Bielsa (65.148 spectateurs le 5 avril 2015).
Devant le stade Vélodrome, l'entraîneur argentin qui a rendu "Loco" l'OM l'espace d'une saison, et qui a donné depuis son accord pour entraîner Lille, observe toujours les passants, depuis une camionnette sur laquelle son portrait a été tagué.
"c'est mieux qu'avant"
Toutefois la reprise du club en octobre dernier, l'arrivée d'un coach aux solides références, Rudi Garcia, de joueurs majeurs, Patrice Evra et Dimitri Payet, une équipe dirigeante aux choix biens définis, a fait naître un nouvel espoir à Marseille."C'est clair que c'est mieux qu'avant, il y a de l'argent et dans le foot d'aujourd'hui, ça compte énormément", observe Lolo, supporter marseillais pas sectaire puisque entouré d'un Parisien et d'un Bordelais - les deux rivaux historiques de l'OM.
L'enthousiasme autour de l'OM se constatait aisément en se promenant dans la ville, ce dimanche de "Clasico". Les maillots du club local étaient nombreux à se chauffer au soleil des terrasses du Vieux Port, sur les marches de la Gare Saint-Charles, et jusque sur le parvis de Notre-Dame de la Garde."De toute façon, ça ne peut pas être pire que l'équipe précédente".
Avant le coup d'envoi, Ismo affichait son optimisme: "même si on perd, le projet est là quand même. Et le positif, c'est que s'il y a une grosse défaite, on sera obligé de faire un gros mercato cet été!" Voeu au moins en partie exaucé, après les buts de Marquinhos (6e), Edinson Cavani (16e), Lucas Moura (50e), Julian Draxler (61e) et Blaise Matuidi (73e)...