Trois semaines après la fusillade qui a fait un mort et plusieurs blessés graves, le préfet de police des Bouches-du-Rhône avance l'idée d'une fermeture plus tôt des établissements de nuit du quartier de l'Opéra à Marseille comme l'une des solutions possibles de lutte contre la délinquance.
Sera-t-il le fait-divers de trop pour le quartier de l'Opéra ? Celui qui signera la fin d'une vie nocturne devenue avec les années une institution à Marseille ?
Une chose est sûre, trois semaines après la fusillade mortelle ayant ensanglanté le restaurant "O'stop", bien connu des noctambules marseillais, l'horizon s'est brusquement obscurci pour les professionnels de la nuit installés tout autour du parvis de l'Opéra.
Bars, boites de nuit et restaurants... tous pourraient êtres contraints de tirer le rideau dès 2 heures du matin... au lieu de 6 heures actuellement ! C'est en tout cas la proposition - le pavé dans la marre pour certains - que vient de lancer le préfet de police des Bouches-du-Rhône parmi d'autres mesures envisagées.
"Nous n'en sommes qu'au stade de la réflexion" précise néanmoins Laurent Nunez tout en pointant la réalité du constat fait sur le terrain : des troubles à l'ordre public et des vols avec violence récurrents le week-end.
Une délinquance importante entre 4 et 6 heures du matin
"Dans ce quartier, le plus gros des actes de délinquance se concentre les jeudi, vendredi et samedi, entre 4 et 6 heures du matin" note ainsi le représentant de l'Etat tout en relevant que "depuis le début de l'année, quatorze établissements de nuit se trouvant dans les environs de l'Opéra ont fait l'objet de fermetures administratives".De son côté, la Mairie de Marseille a déjà fait part de son opposition à une telle mesure. Et sans son accord, pas de fermeture anticipée possible ! Quant aux commerçants concernés, la seule évocation de cette possibilité suffit à leur hérisser le poil. Eux qui demandent plutôt, pour lutter contre cette délinquance, l'ouverture d'un commissariat de quartier autour de l'Opéra.
Une réunion à venir sur le sujet
Peu de chance qu'ils soient entendus. En revanche, conséquence directe de la fusillade du mois de septembre, le nombre de patrouilles a depuis été renforcé entre 4 et 6 heures du matin ; un travail qui selon Laurent Nunez permet pour l'instant "d'endiguer le phénomène".Tout cela devrait être très prochainement au menu d'une réunion entre le préfet de police et les élus marseillais.