Plusieurs centaines de personnes ont descendu La Canebière ce samedi en fin de journée pour rendre hommage aux victimes de l'attentat survenu le matin-même près de la gare d'Ankara en Turquie lors d'un rassemblement pour la paix organisé par l'opposition.
A Paris, Strasbourg, Bordeaux ou encore Marseille... de nombreux manifestants, pour la plupart kurdes, sont descendus dans la rue, criant notamment leur colère contre l'actuel gouvernement turc qu'ils jugent responsable de cette double explosion.
Samedi en fin de journée, plusieurs centaines de personnes avaient répondu à l'appel du Centre démocratique des Kurdes à Marseille pour un rassemblement. Parti des Réformés, le cortège a ensuite rejoint le Vieux-Port , scandant "Erdogan assassin". Sur des pancartes et des banderoles on pouvait lire: "la Turquie massacre les civils".
3 jours de deuil national
Selon un bilan encore provisoire, au moins 95 personnes ont été tuées ce samedi à Ankara dans l'attentat suicide le plus meurtrier jamais commis en Turquie, qui a visé une manifestation pour la paix organisée par l'opposition prokurde à trois semaines des élections législatives anticipées.A 10h04 locales (07h04 GMT), deux fortes explosions ont secoué les alentours de la gare centrale d'Ankara, où des milliers de militants venus de toute la Turquie à l'appel de plusieurs syndicats, d'ONG et partis de gauche se rassemblaient pour dénoncer la reprise du conflit entre Ankara et les rebelles kurdes.
Cette double déflagration a transformé l'esplanade en scène de guerre, avec de nombreux corps sans vie jonchant le sol au milieu de bannières "Travail, paix et démocratie", et provoqué la panique dans la foule.
Selon le ministre de la Santé Mehmet Müezzinoglu, 62 personnes sont mortes sur les lieux du drame et 24 ont succombé à leurs blessures à l'hôpital. Au moins 186 autres ont été blessées, certaines très grièvement.
Le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a dénoncé une "attaque haineuse contre notre unité et la paix de notre pays" et promis "la réponse la plus forte" contre ses auteurs.
Son Premier ministre a lui affirmé détenir de "fortes preuves" que l'attentat avait été commis par deux kamikazes qui se sont fait exploser au milieu de la foule. Il a annoncé trois jours de deuil national.