La rentrée scolaire s'annonce mouvementée à Marseille où les parents d'élèves appellent déjà une "opération classe vide" le mercredi 3 septembre pour marquer leur opposition aux nouveaux rythmes scolaires. Voyons comment cette réforme se met en place dans les autres grandes villes françaises.
PARIS
La mairie PS de Paris s'est engagée dans la réforme dès la rentrée 2013. 137.000 écoliers parisiens de 663 écoles publiques vont à l'école une demi-journée supplémentaire, le mercredi matin. Les cours finissent plus tôt dès 15 heures, deux après-midi dans la semaine, le mardi et le vendredi et le temps libéré est consacré à des ateliers gratuits de 15h à 16h30.L'élève choisit duex ateliers au choix par trimestre dans le cadre d'une découverte au cours de l'année, autour de sept grands thèmes : l'environnement et la citoyenneté, science et multimédia, langues et civilisations, arts plastiques, spectacle vivant, sport et détente, jeux de société, musique et chant. Cela représente plus de 15.000 ateliers par semaine pour un budget évalué à 13 millions d'euros sans aucune participation financière demandée aux parents.
A partir de 16 h et jusqu'à 18h30, les études surveillées payantes sont proposées aux parents. La ville s'est engagée à garantir l'équité entre toutes les écoles parisiennes.
LYON
Dès cette semaine à Lyon, les 34.000 enfants des 250 écoles de la ville iront en classe le mercredi matin. Comme 1400 communes en France, le maire PS de Lyon Gérard Collomb a choisi de regrouper les activités périscolaires le vendredi après-midi de 13h30 à 16h30 profitant d'un "assouplissement" prévu par le ministre Benoît Hamon qui devait au départ être réservé aux communes rurales. Ces trois heures des "vendredis Aprèm'" sont dédiées à des activités ludiques, manuelles, sportives, artitiques... encadrées par des animateurs diplômes et placées sous la responsabilité le directeur d'un centre de loisirs. Ce dernier est l'interlocuteur des parents pour les temps d'activités périscolaires. 1600 animateurs ont été recrutés. Le coût est évalué à 15,9 millions dont 3 millions seront à la charge des parents. La mairie a décidé de faire payer aux familles une participation mensuelle comprise entre 2 et 19 € en fonction d'un quotient familial, avec un tarif moyen de 12 €.LILLE
Dans la ville de Martine Aubry, les 12.500 élèves des 84 écoles publiques inaugurent aussi cette semaine la semaine de 4 jours et demi. Ils iront à l’école les lundi, mardi, jeudi, vendredi et le samedi matin de 8h40 à 11H55 La ville s'appuie sur les avis de certains spécialistes de la petite enfance qui jugent trop longue la coupure du vendredi soir au lundi pour permettre un bon apprentissage. Les activités périscolaires ont lieu un après-midi par semaine du lundi au vendredi selon le secteur de l'établissement, de 14H40 à 16H15. Ces activités s'articulent en modules autour de quatre grands axes: les savoirs de base, les activités culturelles et artistiques, le sport et la citoyenneté. Dans cette formule lilloise de la réforme, les enfants auront accès à trois modules, réparti chacun en 12 séances d'1H35 par trimestre. Le bugdet de la réforme est évalué à 3 millions d'euros par an. 700 animateurs parmi lesquels des étudiants ont été recrutés et formés. La ville a opté pour la totale gratuité pour les familles.BORDEAUX
Le choix de la ville de Bordeaux, dirigée par l'UMP Alain Juppé qui applique la réforme à cette rentrée, s'est porté sur le mercredi matin travaillé et deux heures d'activités péri-scolaires une fois par semaine. Pour les 15.600 élèves des 99 écoles primaires, la classe s'arrête à 16H00 les lundi mardi jeudi et vendredi contre 16H30 précédemment. Après 16H00, les parents disposent d'une garderie payante, dont le montant est déterminé par le niveau des revenus. Les activités périscolaires encadrées par 720 animateurs d'associations seront concentrées sur deux heures une fois par semaine afin de permettre leur organisation en dehors des établissements. Le projet initial prévoyait trois heures d'activités périscolaires pour l'élémentaire, mais il a été revu à la baisse pour des raisons budgétaires.Le coût de la réforme est évalué à 1,8 million d'euros, 120 €/ enfant.
MARSEILLE
Réfractaire à la réforme, la maire UMP de Marseille a cru pouvoir y échapper. Pourtant comme 23000 autres communes elle appliquera cette semaine la semaine de 4 jours et demi. Les 73.000 élèves des 445 écoles primaires publiques iront donc en classe eux aussi une demi-journée supplémentaire le mercredi matin. Et les activités périscolaires seront regroupées le vendredi après-midi. Voilà pour la théorie car en pratique personne ne sait comment cela va pouvoir s'organiser. A la veille de la rentrée rien n'est prêt. En attendant la mise en place du dispositif, (pas avant la Toussaint au mieux et début 2015 au pire! ) les parents sont invités à récupérer leurs enfants le vendredi à 13H30. Le mercredi sera tout autant galère pour les parents puisque l'école assurera une garderie sans cantine jusqu'à 12H30, charge pour eux d'organiser le transport vers les centres aérés qui ouvrent à 13h30. S'ils y ont trouvé une place.Une bonne nouvelle quand même... les activités (quand les 35000 animateurs ayant un BAFA auront été recrutés) seront gratuites. Mais la municipalité estime le coût de la réforme à 22 milllions d'euros et elle a d'ores et déjà annoncé que pour la financer elle augmenterait les impôts.