Alors qu'un détenu a tenté de s'évader la nuit dernière, surveillants et détenus de la prison historique des Baumettes Historiques à Marseille dénoncent un sentiment d'abandon depuis l’ouverture du nouveau quartier, Baumettes 2.
Aux Baumettes Historiques (BH), détenus et gardiens partagent le même sentiment d'abandon depuis l'ouverture du nouveau quartier, Baumettes 2 (B2).
Gardiens sous tension
"Conditions de détention et conditions de travail sont intimement liées", souligne David Cucchietti, de la CGT Pénitentiaire. "Le gardien est le seul interlocuteur et quand ça va pas, c'est lui qui prend", ajoute-t-il alors que deux surveillants ont été agressés hier.
"Ici, ce qu'on vit est unique en France. Une nouvelle prison ouvre, Baumettes 2, et l'ancienne structure est maintenue avec plus de mille détenus, sans donner aucun moyen humain alors que tout le gros des activités, infirmerie, centre médico-psychiatrique, parloir... a été transféré dans le nouveau quartier, explique le syndicaliste. "Résultat il faut en permanence organiser des transferts de détenus entre BH à B2, par un tunnel d'une cinquantaine de mètres et les effectifs sont insuffiants".
Et cela mobilise plus d'effectifs à des tâches de contrôle et de surveillance entre les deux bâtiments. Il manque 55 postes, estiment les syndicats. Du côté des détenus, le sentiment d'abandon est tout aussi fort.
Rats, cafards et épidémie de gale
L’Observatoire internationale des Prisonniers a publié ce mardi le témoignage d’une famille de prisonnier, incarcéré depuis 7 mois dans le bâtiment A de la prison historique. Elle raconte comment la situation s’est dégradée depuis l’ouverture des Baumettes 2.
Les détenus restés dans l’ancien bâtiment sont pratiquement à l’abandon. Le transfert de moyens vers le nouveau quartier a eu des conséquences sur leur quotidien"
Des nouvelles de la #prison des #Baumettes pic.twitter.com/VhNH3GUJSg
— OIP (@OIP_sectionfr) 19 juin 2017
David Chucchietti juge le constat exagéré mais reconnaît que les promenades ont été boulversées, et les douches désormais organisées en alternance. Un constraste avec le "confort" de B2. "C'est vrai que les détenus ont la douche dans leur cellule, et la prennent quand ils veulent", admet-il.
Quatre ans après le rapport choc sur l’insalubrité de la prison marseillaise, les détenus dénoncent des conditions de détentions tout aussi déplorables : "Le bâtiment est envahi de rats, cafards et une épidémie de gale se propage dans le bâtiment."