Uber revendique en France 400.000 utilisateurs d’UberPOP. C’est ce service à prix cassés qui déclenche à nouveau la colère des taxis ce jeudi. Ils en exigent et l'application des lois réprimant les taxis clandestins. Voici les trois raisons de leur colère.
1. Des chauffeurs hors-la-loi
Le 1er octobre 2014, le parlement a voté la loi Thévenoud dont l’article 3124-13 interdit à quiconque de proposer une prestation de transport de passagers « à titre onéreux » s’il n’est pas taxis ou VTC (véhicule de tourisme avec chauffeurs). Selon la loi, les organisateurs d’un tel système risquent une peine de deux ans d'emprisonnement et de 300.000 euros d'amende. Les sanctions encourues par les chauffeurs qui y participent sont : un an de prison et 15.000 euros d’amende, suspension du permis et confiscation du véhicule. L aloi est entrée en vigueur le 1er janvier.Le gouvernement fait état de plus de 420 procédures depuis janvier contre des chauffeurs UberPOP. A Paris et Lyon, des amendes ont déjà été prononcées. Dans les Bouches-du-Rhône, le préfet a promis aux taxis des contrôles renforcés. Le ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve en visite à Marseille ce jeudi fera un point presse sur cete question en fin de matinée.
De son côté, Uber conteste la constitutionnalité de cet article de la loi Thévenoud et fait valoir, notamment, qu'il porte atteinte au principe d'égalité et de liberté d'entreprendre.
2. Des chauffeurs non professionnels
UberPop utilise des conducteurs non professionnels qui se déplacent avec leur propre véhicule et paient l'essence. Ils n'ont pas à suivre une formation de 250 heures pour avoir un agrément VTC. Ils ne sont pas assurés professionnellement. Pour les taxis, il s’agit d’une concurrence sauvage. Environ 80% du prix de la course reviennent au chauffeur, les 20 % reviennent à Uber pour l'utilisation de l'application, et sont taxés au Pays-Bas où se trouvent le siège social de l'entreprise pour l'Europe.Sur son site Uber précise que pour devenir un de ses chauffeurs il faut :
- être « âgé de plus de 21 ans »,
- « détenir un permis B issu de l’union européenne valide depuis plus d’un an »
- présenter un casier vierge (extrait n°3).