Pénurie de carburant : des chiffres records pour les plateformes de covoiturage en Paca

Faire le plein d'essence ou de gazole est de plus en plus compliqué. Pour pouvoir continuer de travailler, le covoiturage est une solution. Les plateformes de covoiturage comme BlablaCar et Karos enregistrent des chiffres records, notamment en Provence-Alpes Côte d'Azur.

Depuis le blocage des raffineries TotalEnergies, faire le plein d'essence ou de gazole est la préoccupation majeure pour les automobilistes.

Cette situation profite aux plateformes de co-voiturage qui voient leurs chiffres s'envoler. "Le budget voiture est le rare budget ménage que l’on peut partager et qui peut être réduit, sans changer sa qualité de vie", souligne Olivier Binet, co-fondateur de l'application Karos.

Depuis deux semaines, il voit son activité sans cesse augmenter. "Dans les Bouches-du-Rhône, on constate une augmentation d'environs 30 %". 

Même constat chez BlablaCar qui observe une hausse de 30 % de recherche sur son application Daily,  qui propose des trajets quotidiens courts. Cela témoigne bien de l'élan de solidarité des Français.

Cette progression continue est le résultat, notamment, d'un appel à la solidarité qui avait été lancé la semaine dernière par la plateforme, afin de répondre aux nombreuses demandes des usagers (+25 %). Mais aussi, évidemment, à la situation de crise qui perdure. 

La plateforme Citygo, pour le covoiturage urbain, a quant à elle enregistré une hausse de 40 % d’inscriptions sur la semaine du 3 au 10 octobre, à Marseille,  confie Patrick Robinso Clough, CEO de Citygo. " Avec une augmentation de 85 % des conducteurs, que ce soit pour diviser les frais, mais aussi par solidarité envers ceux qui n'ont plus d’essence."

Le covoiturage boosté par la crise de l'énergie

Partager sa voiture, c'est bon pour le porte-monnaie, mais aussi pour le climat ! " La voiture pollue et coûte cher. C’est pour cela qu’on la partage. C'est pas compliqué, pas contraignant et c'est flexible", explique Olivier Binet.

Selon le co-fondateur de Karos, un usager de la plateforme économise en moyenne 110 euros par mois, ce qui n'est pas négligeable en cette période où le pouvoir d'achat n'est pas épargné. 

Tout comme BlablaCar, Karos observe que "95 % des trajets effectués se font entre 6h et 10h et entre 16h et 20h". En clair, on est majoritairement sur des déplacements domicile-travail ou domicile-étude, de 20 kilomètres en moyenne. " On aide les Français qui vivent où travaillent dans les banlieues et en zone rurale, là où la voiture est un mal nécessaire", souligne Olivier Binet. 

Autre avantage, social celui-là, c'est que cela crée du lien entre les personnes. Partager un trajet et pouvoir discuter, le temps passe plus vite aussi.

Covoiturer pour les vacances

Karos connaît une croissance d'activité de 15 % par mois depuis les 24 derniers mois. Cela s'explique notamment par le fait que ceux qui y viennent sous la contrainte, restent. 

"Dans ce genre d’épisode de grève des transports ou de blocage, on voit que les gens viennent un peu contraints et forcés, mais plusieurs mois plus tard, on a encore 50 % des covoitureurs qui continuent", explique le co-fondateur de Karos. 

Constat partagé par Nicolas Michaux, porte-parole de BlaBlaCar, à l'AFP.  Ce phénomène est "visible depuis l'an dernier. Les Français se mettent de plus en plus au covoiturage, mais avec l'inflation et la pénurie de carburants, on a atteint des niveaux records d'utilisateurs."

A l'approche des vacances de la Toussaint, et alors que la sortie de crise dans les raffineries TotalEnergie est encore inconnue, BlablaCar voit son offre de voyage augmenter à vue d'œil. Entre 350.000 et 400.000 places en covoiturage et en bus sont disponibles pour ce week-end. 

Dans un communiqué de presse, la plateforme fait savoir que "côté bus, la pénurie ne cause pas de perturbation : BlablaCar annonce un trafic normal pour ce week-end. Pour faire face à une forte demande, le réseau de bus a même été renforcé de 30 % supplémentaires pour faire face à la demande liée aux vacances de la Toussaint."

Alors qu'à la SNCF, un préavis de grève n'est pas à exclure, ont laissé entendre les syndicats pour les vacances scolaires, cette offre pourrait permettre à ceux qui veulent changer d'air de pouvoir partir, malgré la pénurie de carburant. 

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