Fos-sur-Mer : polémique autour d'une enquête sur la pollution des aliments

Une étude commandée par une association de défense de l'environnement a mis le feu aux poudres la semaine dernière. Elle pointe des traces de polluants dans la chaîne alimentaire. Les producteurs de moules et de viande de taureaux sont  réagissent. 

Un rapport de l'Association de défense et de protection du littoral du golfe de Fos (ADPLGF) a déclenché une vague de contestation parmi les acteurs de la filière agricole du secteur de Fos-su-Mer. Présenté lundi soir au centre culturel Marcel Pagnol de Fos, cette étude pointe la présence de polluants dans sept produits AOP du territoire, notamment les coquillages, les oeufs et les taureaux.
Le journal Le Monde qui s'était procuré le document à l'avance, a répercuté cette information dans ses pages. 
Le quotidien précise : 
"Ils constituent les derniers éléments d’un épais dossier que l’association, soutenue par la mairie de Fos-sur-Mer, a décidé, après quinze ans d’alertes, de transmettre à la justice avec le dépôt d’une plainte contre X pour mise en danger de la vie d’autrui.


Les producteurs de coquillages réagissent

Les réactions ont été immédiates. Les éleveurs de taureaux AOP réfléchissent sur une possible riposte. De leur côté, les producteurs de coquillages ont fait connaître les conditions drastiques dans lesquelles ils travaillent en regard de la loi : contrôles bi-mensuels de l'Ifremer, et hebdomadaires en période estivale; surveillance régulière de présence de métaux lourds par les services sanitaires du département.
Denis Manias, président de la Coopaport (coopérative des conchyliculteurs de Port-Saint-Louis) confie que

les services de l'État ne nous ont jamais fait part d'une présence anormale de PCB ni de dioxine sur les parcs. 

Deux jours après, les services de la préfecture réagissaient à leur tour. Les prélèvements réalisés pour l'enquête en question ont été réalisés en 2009, mais "portés à la connaissance des services de l'Etat qu'en 2016". Selon la préfecture, l'un des laboratoires n'avait pas d'agrément et le nombre total de prélèvements est inconnu.

Il y a incontestablement des phénomènes de pollution de l'air dans ce secteur mais les choses se sont améliorées, et il serait inexact de dire que rien n'a été fait

explique le préfet Pierre Dartout.
Les industriels se sont aussi exprimés, par la voix de Marc Bayard, le président de l'Union des industries chimiques (UIC) :

Aujourd'hui encore, on nous montre du doigt alors que nous avons évolué, peut être plus que d'autres professions.

Pour le maire de Martigues, Gaby Charroux. on n'est pas loin "d'une hystérie collective", même s'il y a "respect pour les lanceurs d'alerte".
Bref l'affaire s'annonce complexe. Le député communiste Pierre Dharréville a porté le sujet à l'Assemblée nationale, réclamant une commission parlementaire d'enquête sur ce dossier.

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