Des dizaines de ruches ont été renversées après un accident impliquant deux véhicules à Orgon, dans les Bouches-du-Rhône, sur l'autoroute A7, ce lundi 6 mai. Les abeilles éparpillées tentent par tous les moyens de retrouver leur reine et le reste de la colonie. Une situation compliquée quand elles sont en plein milieu de l'autoroute.
Ce lundi 6 mai, à l'aube, un camion percute un pick-up sur l'autoroute A7, à hauteur d'Orgon, dans les Bouches-du-Rhône, à 40 kilomètres d'Avignon. Le véhicule heurté vers 7 heures du matin transportait des dizaines de ruches qui sont tombées sur la chaussée. Un accident "vraiment très rare" pour Claire-Cécile Bouvet, apicultrice à Cadenet, dans le Vaucluse.
Les patrouilleurs de Vinci Autoroute interviennent sur place pour assurer la sécurité des automobilistes. Ils sont accompagnés d'apiculteurs, appelés en renfort, pour ce sauvetage exceptionnel.
Retrouver à tout prix la reine
Lorsque la ruche qui contient l'essaim d'abeilles est détruite, la première problématique, c'est de "savoir où est passée la reine", poursuit l'apicultrice.
Une difficulté pour les abeilles. "Lorsqu'elles essaiment, elles ne sont pas prêtes à voler, elles n'ont pas assez d'énergie. Elles se surnourissent avant de voyager en essaim", explique l'apicultrice.
Si le noyau réussit à sauver la reine, "les abeilles vont chercher à trouver un nouvel habitat". En revanche, si les abeilles se retrouvent sans la meneuse, ladite reine, "elles vont essayer de trouver une ruche pour être adoptées". La situation va devenir critique si elles n'arrivent pas à dénicher un nouvel endroit pour vivre, "elles vont virevolter et vont finir par mourir".
Les abeilles battent le rappel pour se retrouver
L'apicultrice nous explique que celles qui se trouvent en compagnie de la reine, vont "battre le rappel". Le corps en arrière, elles vont procéder à une danse. "Elles appellent toutes celles qui ne sont pas dans la maison."
La reine libère également des phéromones, elle sécrète une substance chimique. Par l'odeur qui se dégage, les abeilles peuvent retrouver la ruche quand elles sortent de l'habitat. "C'est comme ça que se repèrent chaque millier d'abeilles", poursuit Claire-Cécile Bouvet.
Ça a dû être un carnage.
Claire-Cécile Bouvet, apicultrice à Cadenetà France 3 Provence-Alpes.
Le véhicule qui transportait toutes ces ruches roulait de nuit, il effectuait une transhumance. "La nuit, elles sont toutes rentrées. La journée, elles butinent, donc elles sortent de la ruche", explique l'éleveuse d'abeilles.
Le camion heurté en plein milieu de l'autoroute en direction de Lyon, les abeilles sont éparpillées et gênées par le bruit et le phare des voitures. "Avec les phares, elles peuvent croire que c'est le jour et vont sortir butiner." D'autant qu'en plein milieu de l'autoroute, le conducteur "n'a pas pu rester toute la journée pour les retrouver".
En tant qu'apicultrice, Claire-Cécile Bouvet, s'inquiète pour la situation de l'éleveur. "Je ne vois pas par quel miracle l'apiculteur va pouvoir sauver ses ruches endommagées", mais aussi pour le sort des abeilles "qui vont se retrouver en errance".
Elle rassure toutefois qu'il n'y a aucun risque pour les habitants se trouvant aux alentours et les conducteurs qui roulaient à proximité. "Si les abeilles piquent, elles meurent. Alors, elles ne piquent pas."