Deux hommes ont été interpellés hier soir dans la commune de Saint-Andiol. Ils sont soupçonnés d'être les auteurs de la fusillade de Beaune (Côte d'Or), qui a fait sept blessés. Lors de leur interpellation, l'un d'entre eux a foncé en voiture, blessant un policier.
La Brigade de Recherche et d'Intervention de Marseille a procédé hier soir à Saint-Andiol, à l'arrestation de deux individus soupçonnés d'être les auteurs de la fusillade de Beaune qui a fait sept blessés parmi des jeunes gens.
Un policier de la BRI de Marseille a été blessé à la jambe au moment de l'interpellation, lorsque l'un des deux hommes a foncé vers lui en voiture.
Le fonctionnaire de police a pu quitter l'hôpital ce matin.
Quant aux deux hommes arrêtés, ils ont été placés en garde à vue. Dans un communiqué, le parquet de Dijon qui diligente l'enquête, précise que les deux individus sont soupçonnés de "tentative d'assassinat, violences aggravées par (...) notamment la circonstance que les faits ont été commis en raison de l'appartenance à une soi-disant race, religion ou ethnie, réelle ou supposée, injures publiques à caractère racial, menaces de mort à caractère racial".
Pour le deuxième homme qui a foncé sur le policier avec sa voiture, se rajoute le chef de "tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de la force publique", toujours selon le parquet de Dijon.
Retour sur les faits
Les faits remontent au 30 juillet dernier. Il est aux environs de deux heures du matin lorsqu'une Renault Clio fonce délibérément sur un groupe de jeunes sans les atteindre, dans le quartier populaire de Saint-Jacques à Beaune.A 4h20, les deux individus reviennent cette fois-ci à bord d'une Mercedes classe B et font feu avec une arme longue sur les personnes présentes.
Sept jeunes âgés de 18 à environ 25 ans sont touchés par les "gerbes de plombs de calibre 12", dont deux grièvement, sans toutefois que leurs jours ne soient mis en danger.
"Jusqu'à une quarantaine de policiers et une vingtaine de gendarmes ont été mobilisés" pour retrouver les auteurs des tirs, a fait valoir le parquet, ajoutant que la localisaton des suspects "s'est avérée difficile, ceux-ci étant très mobiles sur le territoire national".
Manifestation de soutien contre le racisme
Quelque cent cinquante personnes s'étaient rassemblées un peu plus tôt vendredi sur les lieux des tirs en soutien aux victimes et à leurs familles, à l'appel notamment de SOS racisme, qui avait dénoncé une "sous-estimation systématique" par la justice "de la dimension raciste des agressions contre les personnes".Le Parquet avait pour sa part indiqué à plusieurs reprises ne privilégier "aucune piste" entre "règlement de compte", "acte de vengeance" ou "action à caractère raciste".
"Ici tout le monde se connaît, on est comme une famille", avait déclaré Abdelhamid El Ghezali, le père de l'une des deux victimes les plus gravement touchées. Le rassemblement permet "à tous les voisins de se parler, pour rétablir la confiance, parce que les gens ont très peur".