Monter sur le dos d'un taureau et tenir 8 secondes sans tomber ! C'est le but des cow boys qui pratiquent le rodéo sur taureau. C'est en Paca que l'engouement pour ce sport est le plus fort. Découvrez cette pratique avec le webdocumentaire TauRodéo, réalisé par Orane Benoit et Barbara Paul-Foos.
En 1970, les cowboys français se sont regroupés aux Saintes-Maries-de-la-Mer, capitale de la Camargue, pour le premier rodéo sur taureau organisé dans le pays. La région Provence-Alpes-Côte d’Azur, terre d’élevage et capitale historique des jeux taurins va alors devenir l’épicentre du bull riding. Le rodéo se divise en neuf pratiques distinctes, dont le bull riding. L’objectif de ce dernier est simple : monter un taureau et tenir 8 secondes sur son dos. Le duo est noté sur 100 points : 50 points pour la monte du bull rider et 50 points pour le taureau en fonction de sa manière de ruer, de sauter et de sa puissance.
Rodéo et corrida : deux pratiques distinctes
Encore peu connue, cette pratique sportive est souvent assimilée à d’autres jeux taurins. Mais comment différencier le bull riding de la corrida ou de la course camarguaise ?Nous avons rencontré Jacques Durand, écrivain et spécialiste de la corrida. Pour lui et son œil expérimenté, “la différence essentielle entre le rodéo et la corrida, c’est que le taureau ne sait pas de quoi il en retourne. Il n’a jamais été toréé quand il arrive en piste, alors que le taureau de rodéo, lui, est entraîné.”
L’esprit américain flotte sur l’Hexagone
Dans l’imaginaire collectif français, les cowboys sont représentés par les acteurs américains des westerns cultes ou par les personnages inventés comme Lucky Luke. Une image cliché qui leur colle à la peau encore aujourd’hui. Aux Etats-Unis, les bull riders sont de véritables professionnels. Les échanges avec ce pays, berceau de la culture western, permettent d’après l’ancien bull rider Chris Megido, de faire évoluer le sport en France plus rapidement. “On est comme les Américains il y a 200 ans, donc on a beaucoup à apprendre d’eux”.
Aux Etats-Unis, la Professional Bull Riders, organisation professionnelle américaine de rodéo sur taureau, regroupe plus de 800 adeptes des États-Unis, du Canada, du Brésil, du Mexique et d'Australie et assure la diffusion de ce sport. En France, la professionnalisation du rodéo reste un objectif à atteindre pour les 200 passionnés du pays. De plus en plus de jeunes viennent s’essayer lors des initiations et certains, comme Anthony Saint-Martin, originaire de Nîmes, rêvent d’en faire leur métier. Devenez-vous aussi un bull-rider en incarnant Alix le cowboy dans le webdocumentaire TauRodéo. Vous découvrirez cet univers atypique à travers trois missions pour remporter une compétition.
"Avec mon taureau Golgoth, c’était comme un coup de foudre”
La région PACA, comme la région Normandie, sont connues pour leurs terres d’élevage. À Saint Dézéry, les réalisatrices de TauRodéo sont parties à la rencontre de Guylaine Pradeilles, stock contractor, et de ses taureaux. Les stocks contractors élèvent et fournissent les animaux dans les compétitions. Dans des ranchs aux allures américaines, les taureaux sont entraînés et partagent le quotidien de ces éleveurs, en famille. “Avec mon taureau Golgoth, c’était comme un coup de foudre” a confié Guylaine. Une relation homme taureau qui est importante autant pour les bull riders que pour les stocks contractors.
Le taureau, un athlète de haut niveau
En Normandie, au 4S Ranch, la famille Baldon étudie les taureaux pour leurs gènes, qui seraient une part de leur capacité à ruer. La ruade, c’est ce geste que font les taureaux en balançant leur postérieur en arrière. Dans le webdocumentaire, Stefano Baldon vous emmène sur son quad dans une vidéo immersive en 360° pour nourrir les taureaux. L’alimentation est primordiale pour que l’animal soit au meilleur de sa forme. Le taureau est un vrai sportif, tout autant que le bull rider ! Les stocks contractors offrent aux taureaux un entraînement avec le dummy, un boîtier posé sur le dos de l’animal que l’éleveur détache à la fin de la ruade. Les suivis nutritionnel et vétérinaire sont indispensables et comparables aux sportifs de haut niveau.Notre tournage au 4S Ranch est terminé ! Un grand merci à Sandrine et Stefano pour leur accueil et la découverte de l'élevage ainsi qu'à Wellington pour le partage de son histoire. ??
Publiée par TauRodéo sur Dimanche 23 février 2020
Un sport qui alimente les débats
La pratique du rodéo et surtout la condition des animaux dans ce sport fait débat. Les associations pour la protection animale se mobilisent contre cette pratique considérée comme de la maltraitance, tandis que les stocks contractors multiplient les certificats vétérinaires pour attester du bien-être de leurs bovins. L’association Humanimo agit pour interdire au maximum les rassemblements de toute pratique western et rodéo. “Un bovin doit brouter de l’herbe dans son pré et n’est pas un animal que l’on doit stresser et utiliser tout ça pour le divertissement de certains qui ont la nostalgie des jeux d’enfants ou qui se prennent pour des cowboys”, selon Virginie Vernay, présidente de cette association. Cet aspect non-négligeable est abordé dans le webdocumentaire, dans lequel vous pourrez vous faire votre propre opinion.PACA, terre de compétitions
Dans le bull riding en France, les rencontres ont lieu à partir d’avril jusqu’en septembre environ. Pour cette année 2020, 7 compétitions été prévues sur le territoire. Elles ont été reportées suite à la crise sanitaire du coronavirus. Le vainqueur du championnat obtient une belle boucle de ceinture, tant convoitée par les bull riders. C’est un véritable symbole d’obtenir et de porter une boucle. Aux yeux des cowboys, c’est un moyen de gagner en crédibilité dans ce sport.Cette pratique repose sur une grande communauté et entraide. Le bull rider n’est jamais seul dans l’arène. Les bull fighters, ou autrement appelés les clowns de l’ombre, jouent un rôle primordial. Présents tout au long du rodéo, ils doivent distraire le bovin lorsque le bull rider descend du dos du taureau. Ils sont indispensables.
Pour chaque rodéo, je demande qui bull fight parce que le fait de savoir qui est dans l'arène apporte un peu de sérénité dans la monte
Jacques Durand, journaliste spécialisé dans la corrida, trouve un point commun entre les pratiques tauromachiques. Les clowns intervenaient, anciennement dans les charlotades, le but était de rendre ce spectacle comique. La corrida était donc prise par son aspect le plus grotesque pour faire rire. D’où le côté spectacle et l’aspect clownesque des bull fighters de rodéo. D'après les études anthropologiques de Frédéric Saumade, le rodéo est une véritable tradition folklore qui est indissociable d’une célébration patriotique.