Une surveillante de la prison de Tarascon a été agressée ce mardi matin par un détenu suivi pour radicalisation. L'homme lui a porté un coup de poing au visage. Le personnel de l'établissement, en plein mouvement national de protestation, a lancé une opération "prison morte".
Cette nouvelle agression dans une prison ne va pas calmer les surveillants mobilisés depuis l'affaire de Vendin-le-Viel. Ce mardi matin vers 11h, une surveillante de la prison de Tarascon, dans les Bouches-du-Rhône, a été agressée par un détenu qui lui a porté un coup de poing au visage.
Demande de transfert
"Elle était KO, raconte Jean-Marc Boucarut, délégué local de la CGT, les pompiers l'ont conduite à l'hôpital pour être examinée". La surveillante, âgée d'environ 45 ans est en poste à Tarascon depuis 2000. " Il s'en est pris à elle pour marquer les esprits, ajoute le représentant syndical, ce détenu vient de la région parisienne et il demande son transfert dans sa région d'origine. Il a la violence facile, c'est marqué dans son dossier."
Le détenu, âgé de 28 ans, est incarcéré pour une affaire de vol. Il est suivi au niveau local au titre de la radicalisation.
Un acte totalement gratuit
L'agression a eu lieu vers 11H00, au niveau des portiques de sécurité. Le détenu remontait de promenade. Le détenu "s'est approché" de la surveillante et lui a porté "de façon totalement gratuite un coup d'une extrême violence", a souligné le procureur de la République de Tarascon, Patrick Desjardin, qui se rendait sur les lieux. "La surveillante était accompagnée de trois collègues hommes, qui l'ont immédiatement maîtrisé", indique Jean-Marc Boucarut.
L'agresseur a été placé en quartier disciplinaire. Des responsables interrégionaux de l'administration pénitentiaire ont été dépêchés depuis Marseille auprès des fonctionnaires de la prison. Une enquête judiciaire a été ouverte et le détenu placé en garde à vue.
Une surveillante "humaine" d'après un détenu
Un détenu a tenu à nous apporter son témoignage sur cette surveillante qu'il connaît bien :Elle est super, elle est humaine. Elle donne du temps aux détenus, elle parle aux détenus alors que les surveillants sont surchargés et n'ont pas le temps. Elle est à l'écoute. On lui témoigne notre soutien.
Prison morte
Dès ce matin, le personnel de Tarascon a suspendu toute activité dans l'établissement en signe de protestation. Seuls les repas sont assurés. Demain dès 6h, les gardiens bloqueront les accès de la prison.prévient le délégué CGT. "On a de plus en plus de violences, les insultes c'est tous les jours. On a beaucoup de détenus avec des troubles psycholoqiques, explique -t-il, et avec la radicalisation, la prison est devenue une véritable poudrière".Demain, rien ne rentre, rien ne sort,
On a des Fichés S mais le personnel ne le sait pas, il ne sait pas à qui il a affaire et ça rend difficile la gestion de ces détenus,
assure encore Jean-Marc Boucarut.