TEMOIGNAGE. "Ils ont vu que j'étais gay, ils ont voulu me tuer" : Samuel, renversé par une voiture devant une boîte de nuit

durée de la vidéo : 00h01mn59s
Le 25 mars, devant une boîte de nuit, Samuel est percuté de plein fouet par une voiture. Ses agresseurs l'ont pris à partie quelques minutes avant, en proférant des insultes homophobes. ©Mariella Coste / Xavier SCHUFFENECKER

Le 25 mars, Samuel sort en boîte de nuit dans les Bouches-du-Rhône. Il sort fumer une cigarette, deux personnes le traitent de "sale gay". Au bout d'un moment, il leur répond. Ses agresseurs prennent alors leur voiture et le percutent de plein fouet. Pour son avocat, pas de doute : c'est une tentative d'homicide homophobe.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Aujourd'hui encore, Samuel a des difficultés à marcher. Au micro de France 3 Provence-Alpes, il décrit l'agression homophobe dont il a été victime : "Ils m'ont traité de sale gay, à répétition. Je ne dis rien. Au bout d'un moment je me défends et là il y a une altercation et les videurs nous séparent."

Une vidéo témoigne de la violente agression

La suite, il la découvre par des témoignages, et par une vidéo amateur, qu'il découvre plus tard. Car au moment de l'agression, pour lui, c'est le trou noir.

Ce que montrent les images, c'est que ses agresseurs foncent sur lui en voiture. Ils le percutent de plein fouet. La voiture fait demi-tour en direction de Samuel, quand un responsable de la sécurité de la boîte de nuit s'interpose.

Le jeune homme s'en sort miraculeusement. Il a tout de même de multiples fractures et traumatismes crâniens.

"Ils ont voulu me tuer"

"Ils ont vu que j'étais gay, ils ont voulu me tuer. Voilà. Point. Ce sont des lâches. On est en 2023 il faut que ça s'arrête, témoigne-t-il. Ils ont vu que j'étais gay par rapport à ma façon de m''habiller. Je portais en col V décolleté et des talons. J'étais la proie facile."

Désormais, Samuel a arrêté de travailler. Il est suivi par une équipe de rééducation, un psychologue et un psychiatre.

"Ils m'ont détruit, ils ont détruit ma vie, ils ont détruit mes proches. Ils ont tout détruit", dit-il à propos de ses agresseurs. Jusqu'à présent, il avait décidé d'ignorer les insultes homophobes dont il était victime. "Je me disais : il y a plus grave dans la vie." Depuis son agression, il veut témoigner de cette violence.

Sa mère, Valérie, sous le choc, prend désormais conscience des épreuves subies par son fils. "Depuis petit, même en primaire apparemment, il avait déjà subi des brimades. Il ne nous en faisait pas part parce qu'il ne voulait pas nous embêter. Ca a continué jeune. On habitait dans un quartier populaire. Il y avait beaucoup d'intolérance. Même pour aller chercher du pain c'était compliqué."

L'homophobie, caractère agravant

Pour Hervé Seroussi, l'avocat de Samuel, la tentative d'homicide volontaire homophobe ne fait aucun doute : "Beaucoup de témoins vont pouvoir dire que Samuel a été insulté, traité de sale gay. Donc cela va, à mon sens ressortir clairement du dossier. Aujourd'hui le caractère grave de cette infraction est évident. La vidéo est incroyable. On voit la violence du choc, la volonté de tuer. La volonté d'éliminer Samuel. Le caractère homophobe, qui est un caractère aggravant de cette agression sera démontré par mon cabinet."

En attendant le procès, Samuel essaie de se reconstruire. Les auteurs ont été arrêtés. L'un est en détention provisoire, l'autre sous contrôle judiciaire. Ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité.

A l'occasion du 17 mai, journée mondiale de lutte contre les LGBTphobies, l'association SOS homophobie présente son rapport annuel. Elle fait part d'une nette hausse des agressions physiques anti-LGBT, qui vise en premier lieu les hommes gays. 184 agressions homophobes ont été rapportées à l'association en 2022. Soit une tous les deux jours.

L'association propose une ligne d'écoute anonyme pour appeler ou témoigner de ces agressions, au 01 48 06 42 41. Elle propose également une aide en ligne accessible sur son site internet.

Avec Mariella Coste

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
choisir un sujet
en region
choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information