Une campagne pour lutter contre la drogue au volant

La Sécurité routière lance une nouvelle campagne de sensibilisation sur les risques encourus quand on conduit sous l'emprise de stupéfiants. Ils sont en cause dans 23 % des décès sur les routes en 2015.

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Fumer du cannabis, c'est illégal. Sur la route, ça peut être fatal"


Le gouvernement a lancé jeudi une campagne contre la conduite après usage de stupéfiants. , avant la prochaine généralisation de tests salivaires de dépistage, plus fiables.

Parmi les 3 461 personnes décédées sur les routes en 2015, l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière estime que 23 % d’entre elles, soit 790 personnes, ont trouvé la mort dans un accident impliquant un conducteur positif aux stupéfiants. En France, s’agissant du cannabis, ils sont plus de 13 millions à en avoir goûté au moins une fois, et 1,2 million à en consommer régulièrement.

Les tests salivaires, déjà expérimentés dans onze départements, seront bientôt généralisés. Ils seront disponibles "d'ici la fin d'année, au plus tard début 2017", a affirmé le délégué interministériel à la sécurité routière Emmanuel Barbe. Ils permettent de détecter cannabis, cocaïne et dérivés (crack), amphétamines (ecstasy) et opiacés (morphine, héroïne).

Contrôler plus facilement


Avec cette campagne (spots radio, film d'animation et dépliant BD) axée sur le cannabis, de loin la drogue la plus consommée, et ces nouveaux kits salivaires, "le but est de sensibiliser aux dangers de la consommation avec la conduite et de passer un message clair: les choses vont changer parce qu'on pourra contrôler plus facilement", a déclaré Emmanuel Barbe, qui s'attend à "une explosion" des cas positifs.

En 2015, 58.247 délits pour usage de stupéfiants ont été constatés sur 118.476 dépistages réalisés. Au lieu de devoir emmener un conducteur positif pour une prise de sang de confirmation, les forces de l'ordre prendront les sanctions nécessaires en cas de test positif. Un deuxième prélèvement de salive sera ensuite envoyé en laboratoire pour analyses.
"Dans 99% des cas, le premier test est confirmé en laboratoire", selon Emmanuel Barbe.

Des effets équivalents à une alcoolémie de 0,3 g/l à 0,7 g/l


"La salive est le seul fluide qui permet de détecter une consommation récente, susceptible d'interférer avec la conduite", explique Jean-Pascal Assailly, psychologue et chercheur à l'Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux (Ifsttar).
 
"Le cannabis altère principalement les aspects les plus automatisés de la conduite: la distance latérale par rapport au trottoir et la distance longitudinale avec le véhicule qui précède", souligne-t-il. Sur cet aspect, un joint présente des effets équivalents à une alcoolémie entre 0,3 g/l et 0,7 g/l. "Son effet sédatif augmente aussi le temps de prise de décision en situation d'urgence", ajoute-t-il.

En 2015, 23% des tués sur les routes l'ont été dans un accident impliquant un conducteur ayant consommé au moins un produit stupéfiant. La moitié des conducteurs
positifs aux stupéfiants dépassent aussi l'alcoolémie autorisée, combinaison qui multiplie par 23 le risque d'accident. Ce problème touche particulièrement les jeunes. Chez les 18-24 ans, 23% des conducteurs contrôlés dans des accidents mortels étaient positifs à au moins un stupéfiant (13% en moyenne sur l'ensemble de la population). Dans 94% des cas, il s'agit d'hommes.

Connaître les risques


 La Sécurité routière présente les risques de la conduite sous l'emprise de stupéfiants dans un film d'animation : 

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