Une trentaine de "gilets jaunes" occupe depuis ce samedi matin le rond-point de sortie d'autoroute à La Ciotat. Comme leurs collègues dans plusieurs villes de France et de la région. Le mouvement entend montrer qu'il est toujours debout. Des actions sont aussi en cours à Antibes et à Nice.
Masqués, mais les yeux rieurs et heureux de se retrouver... Une trentaine de "gilets jaunes" ont réinvesti le rond-point de sortie d'autoroute à La Ciotat, après des semaines d'interruption liée au confinement, et à l'épidémie.
La distribution de croissants était au rendez-vous, et l'ambiance calme, contrastant avec des épisodes plus anciens sur ce même lieu. Parmi les présents, peu étaient enclins à discuter avec la presse.
"On a déjà tout dit", a-t-il été précisé au micro de notre équipe sur place.
Victor Hugo
Un panneau d'affichage dénonçant les inégalités sociales rappelle leur motivation à se rassembler. Notamment par ces chiffres : "80% de la population mondiale ne possède que 5% des richesses". Ou bien encore : "CO2 : les 7% les plus riches en émettent 50%; les 50% les plus pauvres n'en émettent que 7%". Ces "gilets jaunes" ciotadiens réclament "une écologie sociale". Sur certains gilets jaunes, on peut lire des références à Victor Hugo : "Ceux qui vivent sont ceux qui luttent".A Marseille, rendez-vous a été pris sous l'ombrière, au Vieux-Port pour plusieurs dizaines de gilets jaunes.
Les "gilets jaunes" d'Aubagne ont choisi de venir défiler à Marseille à 16 heures à partir du rond-point du David.
A Arles, d'autres ont prévu de bloquer la N 113. Dans les Alpes de Haute-Provence, le rond-point de Manosque a retrouvé ses occupants.
Dans le Var, les gilets jaunes sont aussi actifs : des rassemblements sont prévus à la Seyne-sur-Mer, Cuers, Toulon et dans les Alpes-Maritimes à Antibes et à Nice.Ils sont de retour #Manosque #Giletsjaunes
— La Provence (@laprovence) September 12, 2020
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"Maintenant c'est l'air qui est trop cher ! "
Une manifestante déclare au micro de notre équipe : "Pour moi c’est bien plus important qu’il y a deux ans, à l’époque c’était le prix de l’essence qui était trop cher, maintenant c’est l’air qui est trop cher !" Pour une autre :
On se fait du souci parce qu’on vit, enfin même pas on survit et on n'y arrive pas… les gens n’y arrivent plus ! Il y a vraiment besoin qu’on se bouge les fesses, qu’on aille dans la rue, qu’on manifeste, qu’on dise stop et le Covid n’arrange rien.
"Peur de se ramasser des amendes"
Un autre manifestant explique la faible mobilisation : "Les gens ont peur de se ramasser des amendes, peur d’aller manifester parce qu’avec tous ces masques et bien demain, avec toutes ces interdictions, on aura plus le droit d’aller manifester. "300 personnes à Nice
Après le rassemblement, place de la Libération à Nice, départ en début d’après-midi pour un défilé non autorisé par la préfecture des Alpes-Maritimes, dans le centre-ville. Il y a 300 "gilets jaunes" environ, certains sont masqués, d'autres pas.
Direction le palais de justice, la mairie et la Promenade des Anglais. La police nationale et municipale encadrent discrètement cette nouvelle manifestation. Un cortège assez dispersé. Sur une banderole, on peut lire : « Pour l’honneur des travailleurs et pour un monde meilleur ».
Eric Drouet relaxé
Un peu partout en France, les "gilets jaunes" reprennent leurs actions.Ce samedi 12 septembre arrive au lendemain de la relaxe en appel d'Eric Drouet, l'une des figures emblématiques du mouvement.
Ce dernier était poursuivi pour l'"organisation" de deux manifestations "sans déclaration préalable", fin 2018-début 2019, et pour avoir participé à l'une d'elles avec un bâton dans son sac.
Vendredi, la cour d'appel de Paris s'est prononcée conjointement sur les deux dossiers : elle a annulé l'interpellation d'Eric Drouet le 22 décembre 2018, la jugeant sans fondement, et donc annulé aussi toute la procédure qui a suivi.