Confinement : une zone de 10 km "incontrôlable" dans les Bouches-du-Rhône pour le syndicat Alliance Police

Samedi, de nouvelles mesures de restrictions de circulation entrent en vigueur. En journée, on peut se déplacer sans attestation à moins de 10 km de chez soi, mais elle devient obligatoire, avec motif impérieux, au-delà. Une mesure qui s'annonce difficile à contrôler côté forces de l'ordre.

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"Ces mesures sont prises par des gens qui ne comprennent rien à la sécurité et à la police", s'agace Rudy Manna, secrétaire départemental Bouches-du-Rhône du syndicat Alliance Police.

"Vous imaginez bien que les policiers ne se promènent pas avec un décamètre sur eux pour vérifier s'il y a bien 10 km et pas 11. C'est compliqué à mettre en application sur la voie publique."

Dans son allocution télévisée, Emmanuel Macron a annoncé de nouvelles mesures pour freiner la circulation du virus sur l'ensemble du territoire.

À partir de samedi soir, les déplacements quotidiens seront à nouveau limités dans un rayon de 10 km autour de chez soi. Mais contrairement aux confinements précédents, en journée un simple justificatif de domicile suffit. L'attestation dérogatoire ne sera obligatoire qu'au-delà de 10 km. 

Notre mission prioritaire c'est d'interpeller des voyous, pas de contrôler des gens qui sont à 11,6 km de chez eux.

Rudy Manna, syndicat Alliance Police

Cette nouvelle mission destinée à stopper la propagation du virus de la Covid vient s'ajouter aux autres contrôles déjà en oeuve pour faire respecter le couvre-feu, la fermeture des commerces, l'interdiction des rassemblements de plus de six personnes sur la voie publique, les gestes barrières. 

Depuis l'arrivée les beaux jours, les apéro sauvages se multiplient comme la semaine dernière à Marseille. La préfecture de police des Bouches-du-Rhône indique qu'au cours du week-end, 10 rassemblements festifs ont été constatés dans le département. 112 personnes ont été verbalisées, un établissement ouvert sans autorisation a été lui aussi verbalisé et deux autres ont été mis en demeure. 

Depuis le début de l'année, plus de 225 mises en demeure et 43 fermetures administratives ont été prises dans le département.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé des contrôles renforcés sur les routes, dans les gares et les lieux de culte pour un week-end de Pâques. Mais le chef de l'Etat a laissé entendre qu'il y aurait une certaine souplesse jusqu'au 5 avril.

Rudy Manna espère des précisions dans la journée. "D'après ce que j'ai compris de Macron, ça commencerait après le week-end de Pâques, il y aurait un tolérance jusqu'au lundi. Mais pour l'instant, on ne sait rien."

"Il va y avoir des grosses opérations de verbalisations avec beaucoup de policiers sur des endroits stratégiques à Marseille, confirme-t-il, mais pour contrôler les 10 km... ça va être difficile." 

D'autant plus difficile que cette mesure est souvent compréhensible par les gens qui du coup "s'en prennent aux policiers". Un an après le début de la crise, ils sont de plus en plus excédés par ces mesures restrictives "stop and go" qui ne produisent pas les freinages annoncés sur la pandémie. "Ils n'ont plus confiance dans l'effet que ça peut avoir".

Les policiers veulent être vaccinés

Pour le syndicaliste, la meilleure solution, c'était de tout fermer. "Il faut faire simple, estime-t-il, il faut tout bloquer pendant trois semaines un mois, vacciner à outrance, mais on l'a compris le problème c'est qu'ils n'ont pas de vaccin. Arrêtons de faire des demi-mesures, personne n'y comprend rien, les policiers les premiers."

Une autre colère monte chez les policiers "qui ont l'impression d'être envoyés au front contre le virus" sans protection. "Les policiers sont aujourd'hui en première ligne et on n'a rien prévu pour les vacciner avant fin-avril, début-mai. C'est-à-dire à la fin de la guerre."

Disciplinés, les policiers feront appliquer les nouvelles directives, mais "avec nos moyens" souligne Rudy Manna. Les effectifs risquent de manquer. En plus des contrôles du respect des mesures sanitaires, les policiers seront aussi mobilisés autour des lieux de culte en cette période de fêtes religieuses alors que la menace terroriste persiste.

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