Coronavirus : les chiffres du chômage en forte hausse en Provence-Alpes-Côte d'Azur

Le nombre de demandeurs d'emploi a augmenté de 6 à 8 % dans les Bouches-du-Rhône, le Var ou le Vaucluse et de 14,4 % dans les Alpes-Maritimes. C'est la plus forte hausse en un mois depuis 1996. Ces chiffres catastrophiques sont liés à une forte baisse des créations d'emploi.

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En février dernier, le nombre de demandeurs d'emploi avait atteint son plus bas niveau depuis 2008 (8,1% de la population active), se félicitait Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, qui espérait franchir le seuil des 7 % de la population active, d'ici la fin du quinquennat.

Au mois de mars, le confinement a entraîné une forte hausse du taux de chômage, + 7,1 % en France, la plus forte hausse en un mois depuis 1996. 
Le nombre de demandeurs d'emplois inscrits en catégorie A a progressé de 246.000 pour s'établir à 3,732 millions, rejoignant un niveau proche de celui de septembre 2017.

"Il s'agit de la hausse mensuelle la plus forte observée", souligne la Dares, service statistiques du ministère du Travail qui a publié cette note mensuelle, au lieu du seul chiffre trimestriel, en hausse de 0,7% à 3,576 millions, pour mesurer "l'ampleur du choc en cours".

En comparaison, "la deuxième hausse mensuelle la plus importante, intervenue en mars 2009 durant la crise financière, était de 77.300", ajoute-t-elle.

"Je suis inquiète pour l'emploi. Cette crise n'est pas une parenthèse, elle va durer", reconnaît Mme Pénicaud.


La hausse est notamment portée par ceux qui recherchent un emploi dans le BTP, les services à la personne, le tourisme, le commerce ou le spectacle, les secteurs les plus touchés par le confinement mis en place mi-mars.

Selon la Dares, elle est alimentée "pour moitié par des demandeurs d'emploi qui n'étaient pas inscrits à Pôle emploi le mois précédent" et "pour l'autre moitié, par des demandeurs précédemment en activité réduite (catégories B et C) et qui ont cessé de travailler".

Au total, l'effectif des catégories A, B, C augmente de 3,1% en mars (+177.500) mais reste stable sur le trimestre à 5,744 millions et en baisse de 2,9% sur un an.

Embauches à l'arrêt

Cette brutale hausse mensuelle est la conséquence d'une "nette augmentation des entrées" à Pôle emploi (+5,5%), conjuguée à une "très forte baisse des sorties" (-29%, soit 168.000 personnes).

"Il n'y a pas de vague massive de licenciements en France. Le chômage partiel fonctionne", relève la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, dans une interview au Parisien mise en ligne lundi soir, soulignant que "la hausse est liée à une baisse brutale des embauches à cause du confinement". Selon les Urssaf, les déclarations d'embauche ont diminué d'un quart en mars.

Plus forte hausse en Provence-Alpes-Côte d'Azur

Les chiffres du chômage sont encore plus mauvais en Paca (+ 8,7 %) au mois de mars :
  • Entre 6 et 8 % pour les départements des Bouches-du-Rhône, le Var et le Vaucluse
  • + 14,4 % pour les Alpes-Maritimes.
Le ministère a précisé que "la prolongation des droits pour les personnes en fin de droits serait également effective pour le mois de mai" et que "cela concernait plusieurs centaines de milliers de personnes, dont les intermittents du spectacle".

"C'est l'ensemble des demandeurs d'emploi qui devrait voir ses droits prolongés", a réagi la CFTC alors que le Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP) a demandé un "allongement de la durée des indemnisations d'au moins 6 mois et sans condition".
Pour le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger,

"Ce n'est pas le moment de fléchir en terme de filet de sécurité, notamment l'indemnisation pour les demandeurs d'emploi".


Et au-delà, "le gouvernement serait bien inspiré de convoquer avec les partenaires sociaux et les régions une conférence pour l'emploi, pour regarder comment on agit un peu en anticipation", afin de "sauver un maximum" d'emplois, a-t-il déclaré.
 
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