Mauricio Isla est capable de jouer partout et de vivre une belle saison même pendant l'annus horribilis de l'Olympique de Marseille, alors pourquoi pas de gagner la Coupe de France contre le Paris SG, samedi ?
Mauricio Isla se livre dans une interview de nos confrères de l'AFP :
"Je sais que je ne suis pas un joueur d'exception, pas un "fenomeno",mais un joueur régulier en qui le "Mister" peut avoir confiance", explique le couteau-suisse chilien de l'OM.
Recruté comme arrière-droit, son poste, il s'est imposé en milieu récupérateur, la bonne idée tactique du si décrié Michel, entraîneur licencié avant la demi-finale de Coupe de France à Sochaux.
"Ce rôle est tout neuf pour moi, je n'avais jamais joué à deux milieux comme ici avec "Lass" (Diarra), mais avec un tel joueur, c'est plus facile", raconte Isla.
Le Chilien a même joué arrière central, par exemple la dernière demi-heure contre Toulouse (1-1), poste qu'il avait déjà occupé à l'Udinese, dans une défense à trois, équipe où il lui est même arrivé d'évoluer en soutien du buteur, "Toto" Di Natale.
Bref, à part gardien, il peut tout faire. "Mais nous en avons un très bon à l'OM, ce n'est pas la peine", s'amuse Isla.
"Pas du niveau de la Juventus"
Pourtant malgré ses qualités, son expérience et son palmarès, huit matches de Coupe du monde et la première Copa America remportée par le Chili, l'été dernier, il ne se voit pas en leader."Non, non, pas du tout", riposte-t-il.
"Je ne me suis jamais senti un leader, ni à l'Udinese, ni en équipe nationale, ni à la Juventus. Moi je suis celui qui fait rire les autres, qui est toujours content".
Isla n'est "pas quelqu'un qui donne des conseils" non plus, ajoute-t-il.
Le Chilien la ramène si peu qu'il évoque avec franchise son passage mitigé à la Juventus Turin, le "grand regret" de sa carrière, dit-il.
"Cela a été difficile de ne pas être un joueur du niveau de la Juventus, mais je l'ai accepté, et si on n'a pas les qualités pour jouer à la Juventus il faut s'en aller", lâche Isla, prêté à QPR avant l'OM.
Il a pourtant une circonstance atténuante, qui avive ses regrets: il est arrivé blessé à la Juve, une rupture des ligaments du genou droit, le 11 février 2012 contre l'AC Milan. "C'était mon année, avant cette blessure je jouais vraiment bien, comme l'Udinese, nous étions proche de la Juventus en championnat", soupire-t-il.
Il veut rester à l'OM
"Mais cela ne veut pas dire que je suis triste, reprend Isla, je suis très content d'avoir passé un an à Marseille."Il a même un jugement plutôt clément sur la saison. "Pour moi cela n'a pas été une année très difficile, je n'ai jamais eu de problème ni avec le club, ni avec l'entraîneur, ni avec les supporters,
j'ai toujours joué à 100%, j'ai mouillé le maillot".
Il est d'ailleurs un des rares épargné par les critiques des bouillants supporters, qui lui rappellent l'Amérique du Sud, et dont il comprend la colère.
"Il faut aussi se mettre à leur place, plaide Isla. Moi quand j'étais petit j'allais au stade voir la U (Universidad de Chile), je payais mon billet, et si l'équipe jouait mal, tout le monde s'énervait et les choses tournaient mal. Mais cela se passe comme ça dans tous les coins du monde, au Chili, en Italie, en Angleterre, et ici à Marseille."
Du coup il se verrait bien prolonger l'aventure.
"Je suis bien ici. Si on me demande de rester je ne dirai jamais non"
dit-il. Mais avec la vente en cours du club "il faut attendre encore deux, trois mois" voir si les nouveaux propriétaires veulent lever l'option d'achat, estimée à 6 millions d'euros.
Gagner la finale serait un bon argument pour conserver "Sa Polyvalence Mauricio 1er", et se faire pardonner une année de souffrances. "Mais nous avons l'opportunité de jouer cette finale, et, après une année de "merde", de la gagner."