Covid-19 : on vous explique ce que risquent les restaurants qui ouvrent clandestinement

Le ministre de l'Economie a annoncé ce 1er février que les restaurants qui enfreignent les règles verront leur accès au fond de solidarité suspendu. Des restaurateurs en colère ont lancé un mouvement d'action pour ouvrir leurs établissements ce lundi.

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Les restaurateurs qui enfreignent les règles, en ouvrant leurs portes et en servant des clients à table, verront leur accès au fonds de solidarité suspendu pendant un mois et définitivement en cas de récidive. L'annonce a été faite ce lundi 1er février par le ministre de l'Economie.

Tous ceux qui restent ouverts seront suspendus pendant un mois de l'accès au fonds de solidarité et si jamais il y a récidive, ils n'y auront plus accès du tout.

Bruno Lemaire, Ministre de l'Economie

Cette annonce du ministre sur RTL, intervient après notamment l'action menée par le restaurateur niçois Christophe Wilson. Il avait en effet bravé les interdictions en vigueur, son restaurant avait servi des clients le 27 janvier dernier. Un acte de "résistance" selon les mots du propriétaire de l'établissement.

Des confrères à lui ont également annoncé sur les réseaux sociaux vouloir servir en salle ce lundi.

Un message bien reçu par la crêperie Kerliza, située dans la zone commerciale de La Garde (83). Des dizaines de personnes ont réservé pour déjeuner ce midi après avoir appris la réouverture du restaurant.

Néanmoins, le patron, Aurelien Lissy a fait preuve de "créativité" pour ne pas être verbalisé. En effet, les clients étaient finalement invités à rapporter leurs tables de pique-nique et à commander à emporter. En tout, 70 personnes ont été servies dont une vingtaine installées aux abords avec leur mobilier.  Une "action symbolique" selon le restaurateur. 

 

Ce restaurant c'est notre bébé. C'est très important de montrer que l'on souhaite travailler. Chez nous, il n'y a pas plus de risques que dans les supermarchés. 

Aurélien Lissy, restaurateur

"C'est dur mais ça ne justifie en rien de ne pas respecter les règles"  

Dorénavant c'est donc surtout un acte qui peut coûter très cher à ceux qui rejoindraient ce mouvement de contestation. La sanction concerne tous les commerces qui enfreindraient les règles, a bien précisé Bercy à l'AFP. Pour les entreprises faisant l'objet d'une fermeture administrative, l'aide du fonds de solidarité s'élève actuellement à 10 000 euros par mois ou une indemnisation de 20% du chiffre d'affaires de 2019 dans la limite de 200 000 euros par mois.

C'est extrêmement dur pour les restaurateurs, moralement et économiquement mais ça ne justifie en rien de ne pas respecter les règles, qui sont des règles sanitaires

Bruno Lemaire, ministre de l'économie

 

« Les aides ont été données, l'Etat a joué son rôle » rappelle l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH).  Pour eux, c'est même "contre-productif" d'ouvrir avec cette situation.

Frédéric Ghintran, patron du restaurant le Félix Faure à Nice et vice-président de l'UMIH, salue "l'implication de l'Etat contrairement à nos voisins européens." Il faut dorénavant préparer "l'après-crise" et ça ne sert à rien de se "précipiter", rappelle Frédéric Ghintran. 

On ne creuse plus notre tombe, ça a stoppé l'hémorragie

Frédéric Ghintran, vice président de l'UMIH

Les contrôles seront renforcés 

Le ministre a également indiqué que les contrôles seront renforcés dans les commerces pour s'assurer que la jauge de 10 mètres carrés par client est bien respectée. En cas de non-respect, ce sera "une amende d'abord, une fermeture ensuite", a déclaré Bruno Le Maire. Il s'agit de "quelques cas isolés en France", mais "je ne veux pas que ça se répande, que ça devienne soit une habitude, soit une façon de braver l'interdit." 

Des verbalisations pour les clients 

Les clients qui participent à cette mobilisation en déjeunant dans les restaurants clandestins s'exposent eux aussi à des sanctions. En effet, ils peuvent être verbalisés à hauteur de 135 euros d'amende.

A Nice, après l'ouverture du Poppies de Christophe Wilson, le semaine dernière, le préfet des Alpes-Maritimes avait rappelé : "les personnes identifiées à ce rassemblement on toutes été verbalisées."

Des dérogations possibles 

Depuis décembre, certains restaurants peuvent néanmoins bénéficier de dérogations. C'est notamment le cas des établissements destinés aux routiers. 

Grâce à une convention proposée par la Chambre de Commerce, les établissements se transforment en restaurants d'entreprise : ils peuvent alors servir uniquement les professionnels du bâtiment et les ouvriers qui travaillent en extérieur dans le froid.

Les lieux de restauration ouvrant leur salle aux compagnons du bâtiment et des travaux publics, "à titre dérogatoire, sur accord du préfet et dans le respect de conditions sanitaires strictes", peuvent continuer à bénéficier "à plein titre" des dispositifs d'aide mis en place par l'exécutif, notamment le Fonds de solidarité et l'activité partielle. 

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