Le viaduc qui s'est effondré mardi était utilisé quotidiennement par des centaines de poids-lourds. Et comme ils n'ont pas le droit d'emprunter les déviations à l'intérieur de Gênes en plein jour, le commerce entre la France et l'Italie du Sud risque de tourner au ralenti pendant de longs mois.
Sur les aires d'autoroute proches de l'Italie, il y a ceux qui n'ont pas encore leur nouvelle feuille de route... Et ceux qui n'ont pas une minute à perdre...
Je dois monter jusqu’à Alessandria puis redescendre. Une centaine de kilomètres de déviation au moins, c’est une grosse galère.
Ce sera au moins 3 heures de trajet en plus, sur une route vétuste, sinueuse et accidentogène. Mais les chauffeurs routiers n'ont pas vraiment le choix, à moins de rallonger encore le parcours... Patrick Mortigliengo, le président Fédération des transporteurs des Alpes-Maritimes :
Il va falloir monter à Tortona, Plaisance, Parma et là redescendre sur Carrare pour repartir sur la Toscane. C’est un détour de 180 km, ça va coûter très cher en temps et en argent. Et je parle pas des nerfs.
A la différence des chauffeurs routiers, les touristes, eux, pourront emprunter une déviation dans Gênes. Cela n'empêchera pas de gros embouteillages, et c'est l'Italie du Sud qui risque d'en payer le prix.
Agostino Pesce est directeur de la Chambre de commerce italienne de Nice :
Je suis plutôt inquiet pour la partie touristique, par exemple les Cinq Terres, qui sont très visitées même en hiver par les Azuréens et les Provençaux , que pour les échanges commerciaux.
Avec des trajets rallongés de deux, voire 3 heures, ce sont surtout les courts séjours au départ de Nice qui risquent d'être affectés, pour des mois, des années disent les plus pessimistes.
REPORTAGE Nathalie Layani, Jean-Paul Bierlein, Patrick Juvigny :