Paul Marquis, prévisionniste à Météo 13, décrypte les phénomènes d'épisodes méditerranéens qui traversent actuellement le sud-est de la France. L'urbanisation et le réchauffement climatique sont selon lui des facteurs aggravants de ce type d'événement.
Les épisodes méditerranéens qui touchent actuellement le sud-est de la France seraient "assez long par rapport à la moyenne".
Paul Marquis, prévisionniste météo à Météo 13 nous détaille les caractéristiques de ce phénomène météorologique et sur la manière dont il pourrait évoluer les prochaines années.
Les épisodes méditerranéens surviennent-ils plus tardivement dans l’année ?
P.M : Il y a une vingtaine d’années, souvent cela commençait début septembre. Avec le réchauffement climatique, on constate un décalage de ces pluies plutôt mi-octobre jusqu’à mi-décembre.
Est-ce que ces phénomènes sont amenés à se multiplier ?
P.M : Ces événements ont existé depuis la nuit des temps. C’est assez fluctuant : certaines années, il n’y en a pas du tout, d’autres il y en a plusieurs. Mais pour l’instant, en ce qui concerne le réchauffement climatique, on n’a pas constaté d’augmentation d’intensité ou de durée.
Mais le paramètre à prendre en compte est l’urbanisation. On construit beaucoup. Donc forcément, on a des inondations qu’on n’aurait peut-être pas eues il y a une dizaine d’années, parce qu’il n’y avait pas de constructions à ces endroits-là.Quels sont les facteurs aggravants de ces épisodes ?
P.M : En 2019, on a connu une sécheresse quasiment record sur tout le bassin méditerranéen. La terre a séché, s’est craquelée est fissurée. Elle est donc moins à même d’absorber l’humidité.
On passe d’une sécheresse à de très fortes pluies, donc forcément, la pluie va ruisseler bien plus que si la terre était humide. On a donc des phénomènes qui vont être aggravés sur le ruissellement urbain notamment.
Ce qu’on remarque depuis une vingtaine d’années, c’est que la météo devient de plus en plus extrême. On passe d’une sécheresse à deux mois de pluie intense, comme l’année dernière ou en ce moment.
Avant, cela était plus lissé sur l’année. Maintenant, on est sur un schéma en dents de scie très extrêmes, avec de nombreux pics d’intensité. Ceci est amené à se reproduire dans les années à venir.