Pour répondre au blocage depuis mardi du Stena Carrier (Corsica Linea) retenu en rade de Marseille par des marins grévistes, le Jean Nicoli (ex-SNCM) a été bloqué à son tour à Ajaccio, lors de la reprise du service minimum, par les partisans de l'entreprise concurrente à celle de l'ex-SNCM.
L'affaire tourne à l'imbrogliamini. Les partisans de la compagnie Corsica Linea, concurrente de l'ex-SNCM ont appelé à bloquer à leur tour le Jean Nicoli, (ex-SNCM) qui venait de reprendre du service dans le cadre du service minimum proposé dimanche par la CGT, le temps qu'une table ronde soit organisée pour tenter de sortir de ce conflit.
Retour sur le conflit
Depuis mardi, à l'appel de la CGT, les marins de l'ex-SNCM rachetée par le groupe Rocca, rejoints par les marins de la Méridionale, sont entrés en grève pour dénoncer une nouvelle ligne concurrente de fret entre le continent et la Corse, lancée par la Corsica Linea, qu'il jugent déloyale.Dans la foulée, ils ont empêché le Stena Carrier, battant pavillon européen et armé pour cette nouvelle ligne, d'accoster à Marseille. A son bord, une quarantaine de containers de denrées périssables.
Oeil pour oeil...
Excédés, de nombreux entrepreneurs de Corse sont descendus dans la rue hier pour réclamer une intervention de l'Etat, susceptible de mettre fin au conflit. Mais devant la lenteur des décisions à prendre, certains d'entre eux ont décidé à leur tour de passer à l'action.Profitant du service minimum de l'ex-SNCM mis en place dès hier soir entre la Corse et le continent, ils ont bloqué le Jean Nicoli à son arrivée à Ajaccio, l'empêchant de repartir.
Réaction de Patrick Rocca, repreneur de l'ex-SNCM
Hier, dans un communiqué, Patrick Rocca, le repreneur de la SNCM, ne mâchait pas ses mots sur cette nouvelle ligne concurrente, créée par des candidats recalés à la reprise de la SNCM :Patrick Rocca se pose aussi des questions sur l'équilibre de la Délégation de Service Publique (obtenue par son rachat de l'ex-SNCM, avec la Méridionale) :"Leur but est de monter un service concurrent (...) avec un pavillon européen. Ils n'ont pas pu être les sauveurs de la SNCM, les voilà essayant d'en être les fossoyeurs".
"il n'est pas de l'intérêt général que le privé essaie de s'accaparer les lignes rentables (le fret), parfaitement desservies par les compagnies de la DSP, et laisse l'argent public couvrir les pertes d'un service de mise en oeuvre du principe de continuité territoriale".
Patrick Rocca appelle à une table ronde sous l'égide des nouveaux élus insulaires pour "débattre dans l'intérêt général du devenir de la desserte de la Corse".