Explosions à Berre : le point sur ce que l'on sait

Dans la nuit de lundi à mardi, deux explosions quasi simultanées sont intervenues sur le site pétrochimique de LyondellBasell à Berre-l'Etang (Bouches-du-Rhône) et ont provoqué l'incendie de deux cuves de produits pétroliers.
Deux jours après les faits, voici ce que l'on sait sur ces évènements:

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Le site de LyondellBasell qui produit notamment des plastiques utilisés dans l'emballage, appartient depuis 2008 au groupe LyondellBasell, immatriculé aux Pays-Bas et coté à Wall Street. La procureure de la République d'Aix-en-Provence  Dominique Moyal fait le point.
 

Que s'est-il passé ?

"Le 14 juillet à 03H00 du matin, deux  explosions sont perçues, à très bref délai (quelques secondes) et immédiatement, deux grosses cuves contenant des liquides inflammables prennent feu et dégagent énormément de fumée après avoir flambé largement", résume Dominique Moyal

Sur un film de vidéo-surveillance, les enquêteurs ont constaté une première explosion à 03H00 exactement, la seconde, 3 secondes plus tard.  A 11H00, les forces de secours avaient circonscrit le deuxième incendie, cinq heures environ après avoir maîtrisé le premier. "Aucun problème environnemental" ni blessé direct, n'a été déploré".

S'agit-il d'un accident ou d'un acte volontaire ?

Selon les premiers éléments de l'enquête judiciaire ouverte sous le contrôle du parquet d'Aix-en-Provence et menée
par les gendarmes de la section de recherche des Bouches-du-Rhône, "la piste accidentelle semble devoir être abandonnée". La simultanéité des deux explosions "exclut la mise à feu de la seconde cuve par propagation", a expliqué la magistrate, pour qui  "ça semble être un acte volontaire de mise à feu". "Un peu plus tôt mercredi, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait évoqué un acte "criminel".

Comment les explosions ont-elles été provoquées ?

A été retrouvé sur place, "à proximité de la plus petite cuve qui a été mise à feu, et proche du grillage qui entoure l'enceinte", du "matériel qui pourrait s'apparenter à un dispositif de mise à feu avec ou non l'utilisation d'explosifs",
a expliqué Dominique Moyal. "Un autre dispositif, de même nature" a été localisé mercredi "sur le couvercle d'une troisième cuve": celui-ci "a produit quelques dommages sur le couvercle mais n'a pas provoqué l'étincelle et l'incendie qui étaient sans doute attendues".
Les enquêteurs tâchent aujourd'hui de récupérer ce dispositif, qui pourrait apporter des indices précieux à l'enquête, mais ce travail est extrêmement délicat, s'agissant d'un dispositif potentiellement explosif, situé sur une cuve remplie de liquide inflammable. La tâche a été confiée aux démineurs de la Sécurité civile.
"Il est hors de question que, pour récupérer un élément de preuve, nous mettions en danger la vie à la fois des agents de sécurité de l'entreprise, et des gendarmes", a expliqué la procureure.

Quelles sont les pistes privilégiées par les enquêteurs ?

"Aucune piste particulière n'est privilégiée, à part l'acte volontaire qui semble établi", a indiqué la magistrate. "Nous n'avons pas pour l'instant ni de revendication particulière, ni d'éléments ou d'évènements proches, en interne par exemple, nous disant que des menaces avaient été faites ou déjà des premiers agissements (...) qui pourraient faire penser que nous nous orientons vers telle ou telle piste".
Les enquêteurs travaillent notamment "sur l'environnement de cette entreprise" au sens large : le personnel, les sous-traitants, etc. Les gendarmes s'intéressent également à un éventuel conflit social: "On s'y intéresse pour savoir quel est le contexte, mais actuellement il n'y a pas de conflit social identifié comme étant quelque chose qui pourrait nous amener sur cette piste" qui n'était donc, mardi soir, "pas privilégiée plus que ça".

Pourrait-il s'agir d'un acte terroriste ?

"La piste terroriste est une piste que nous étudions, mais nous n'avons pas d'éléments pour la conforter", selon la magistrate. Concernant le vol de détonateurs et de pains de plastic survenu le 7 juillet sur le site militaire de Miramas, à une trentaine de kilomètres, "aucun lien" n'est établi "en l'état", a-t-elle aussi souligné.
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