La filière ovine est très touchée par le confinement, les ventes chutent ces deux dernières semaines. Grand moment de l'année, les fêtes de Pâques s'annoncent "catastrophiques" selon l'ensemble de la profession. En première ligne, les éleveurs de Paca, comme à Sisteron (Alpes-de-Haute-Provence).
Les agneaux de Guillaume Garcin, initialement prévus pour la Fête de Pâques, n'ont pas tous été emmenés à l'abattoir.
Avec l'épidémie de Covid-19 et du confinement, cet éleveur ovins de Sisteron (Alpes-de-Haute-Provence) aux 970 brebis et 300 agneaux a du mal à les vendre.
Pourtant, normalement, Guillaume Garcin réalise une part important de son chiffre d'affaires à Pâques.
"Si on ne les vend pas, c'est catastrophique. Cela sera un manque à gagner en terme de ventes et nous allons payer pour continuer à les nourrir".
C'est le cas également de Christophe Chavagnac, dont l'entreprise Alpes Provence Agneaux propose l'animal à la vente.
"On n’arrive pas à abattre les volumes disponibles, cela crée du report. Le souci est de répondre à l’offre", explique-t-il.
Des agriculteurs en danger
Si les agneaux ne sont pas vendus alors ils grandiront au sein de la bergerie."Ils seront plus gras et nous les vendrons beaucoup moins chers. Et à ce moment là, le marché risque d'être saturé", affirme Guillaume Garcin.
"C'est pas grand chose. Aujourd'hui on a peur, il y a les frais fixes à payer. On est en train d'engager notre production", explique l'éleveur ovin.
Toute une économie en difficulté
Cette situation, "du jamais-vu" selon la profession, menace près de 200 emplois dans le département, dont l’abattoir de Sisteron, premier établissement ovin de France et deuxième d’Europe.À l'intérieur, depuis le début du confinement, le directeur Jacques Pellier a maintenu tous les postes. Pourtant l'abattoir a 40% d'activité en moins.
"On essaye d’agir au mieux pour pénaliser le moins possible la filière en étant présent, en abattant et en s’adaptant en fonction des volumes".
Un appel à l'aide de l'Etat
Désormais, les éleveurs lancent un appel à l’aide, la survie de certaines exploitations serait en jeu."On demande l’intervention de l’Etat. Nous sommes vraiment tous inquiets pour l’ensemble de la filière", souligne Christophe Chavagnac.
Le #OnVousNourrit
Pour faire face à l'épidémie, les jeunes agriculteurs des Alpes-de-Haute-Provence ont lancé une campagne sur les réseaux sociaux.Presque tous les jours, une ou un agriculteur est mis en valeur autour du #OnVousNourrit.Cette campagne vise à promouvoir le travail sur les exploitations et les agriculteurs comme Emeline et Valentin éleveurs d'Aubrac à Senez (Alpes-de-Haute-Provence).
L'occasion également de sensibiliser le grand public à la vente directe chez le producteur.