Le 30 septembre sonnera la fin du fonds de solidarité pour les entreprises touchées par la crise sanitaire, remplacé par un dispositif de prise en charge des coûts fixes. Les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes sont premiers départements bénéficiaires, après Paris. Mais l'inquiétude persiste.
Les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes sont les deux départements qui, après Paris, ont le plus bénéficié du fonds de solidarité. Selon le ministère de l'Economie, ce sont près de 73 400 entreprises bucco-rhodaniennes et 54 000 entreprises maralpines qui ont reçu ces aides, mises en place pendant la crise sanitaire. Cela représente des montants respectifs de 1 210 millions et 1 064 millions d'euros. L'hébergement et de la restauration sont le secteur dont la majorité des fonds ont été alloués.
Ce dispositif, mis en place en mars 2020 et devant initialement se terminer ce mardi 31 août, prendra finalement fin à la fin du mois de septembre. Cette décision est justifiée par "l'activité économique du pays [qui] tourne à 99 % de ses capacités d'avant-crise", a déclaré Bruno Le Maire, à l'issue d'une réunion avec les organisations patronales, lundi 30 août. Le ministre de l'Economie a ajouté que la mise en place du pass sanitaire dans des lieux recevant du public début août "n'a pas eu d'impact sur l'activité économique du pays".
Prise en charge des coûts fixes
Comme en août, cette prolongation du fonds de solidarité à une compensation de 20 % du chiffres d'affaires, mais, dorénavant les entreprises devonrt réalisé au moins 15 % de leur chiffre d'affaires d'avant la crise pour pouvoir en bénéficier. Le gouvernement souhaite ainsi éviter les "effets d'aubaine" pour celles qui préfèrent rester totalement fermées.
Le fonds de solidarité sera remplacé dès le 1er octobre par un dispositif de prise en charge des coûts fixes. Cette mesure "permet une indemnisation ciblée sur les entreprises qui enregistrent réellement des pertes et qui ont à supporter des coûts fixes qui sont encore trop élevés", a expliqué Bruno Le Maire. Cette mesure, qui était à l'origine limitée aux entreprises réalisant plus d'un million d'euros de chiffre d'affaires, sera étendue à toutes les entreprises des secteurs du tourisme et apparentés, sans conditions.Mais, contrairement au fonds de solidarités, l'indemnisation ne sera pas automatique et "prendra quelques semaines".
Le fonds de solidarité sera supprimé dès le 30 septembre 2021, sauf en Outre-mer.
— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) August 30, 2021
C’est le dispositif "coûts fixes" qui prendra le relai dès le 1er octobre pour soutenir les entreprises des secteurs du sport, de la culture, de la restauration, du tourisme et de l'événementiel. pic.twitter.com/JnkmcFZmTK
"J’ai l’impression qu’ils s'apprêtent à nous lâcher"
Dans les Alpes-Maritimes, département où le tourisme rapportait environ 6 milliards d'euros avant la crise et où l'hébergement et la restauration représentent plus de 70 % des emplois du secteur, la fin du fonds de solidarité ne fait pas l'unanimité. Surtout, l'inquiétude persiste quant à l'avenir. "J’ai l’impression qu’ils s'apprêtent à nous lâcher", souffle Christophe Souques, vice-président du Syndicat des Cafetiers et Restaurateurs de Nice.
"Certes, nous avons été aidés à partir de janvier et jusqu’à la réouverture, mais la vouloir nous lâcher avant l’hiver quand on a besoin d’eux, c’est vraiment être pris pour les dindons de la farce". Près de 400 millions d'euros ont été alloués au secteur de l'hébergement et de la restauration, en Alpes-Maritimes comme dans les Bouches-du-Rhône. Discours plus nuancée du côté de Frederic Ghintran. Pour lui, c'est une décision juste. "Le gouvernement a tenu parole, le 'quoi qu’il en coûte' a coûté beaucoup au contribuable. Il faut aider uniquement ceux qui en ont besoin".
Pour autant, c'est le remboursement des prêts garanti par l'état qui inquiète le vice-président de l'UMIH Côte d'Azur. Un sujet qui n'a pas été abordé lors de la réunion avec Bruno Le Maire, ce lundi 30 août. "On va devoir les rembourser. J’espère qu’on fera une bonne saison hivernale et que le pass sanitaire ne refroidira pas la clientèle locale".
"J’espère qu’ils reverront leurs notes quand ils verront qu’on ne s’en sort pas si bien que ça", lance Christophe Souques. Le gouvernement a d'ailleurs prévu une clause de revoyure début novembre 2021.