La Direction générale de l'Aviation civile a recommandé vendredi 3 mars aux compagnies de réduire la semaine prochaine de 25% à 33% leurs vols survolant ou desservant le sud et l'ouest du pays, en raison d'une grève des contrôleurs aériens.
Selon le communiqué de la DGAC, "25% des vols qui traversent ou desservent le sud de la France seront impactés au cours de la semaine, 33% pour l'ouest" par des appels locaux à la grève déposés par l'Unsa, troisième syndicat de contrôleurs aériens. Par conséquent, les vols "en provenance et à destination" de Roissy, Orly, Beauvais et les "aéroports du sud et de l'ouest" seront "notamment concernés", précise l'Aviation civile à l'issue d'une réunion de conciliation infructueuse sur l'organisation du temps de travail dans les centres de contrôle de Brest, Bordeaux et Aix-en-Provence.
Air France a indiqué à l'AFP qu'elle assurerait 100% de ses vols long-courrier, 99% sur le moyen-courrier et plus de 80% des liaisons intérieures. La compagnie n'exclut pas des retards. Pour sa part, EasyJet a annulé 38 vols prévus lundi.
Le secrétaire d'État aux Transports, Alain Vidalies, a aussitôt "condamné" dans un communiqué les "raisons largement incompréhensibles" de ce mouvement, qui "prend le risque de nourrir l'opprobre contre le service public en général et les contrôleurs aériens en particulier". L'Unsa, qui rassemble environ 20% des quelque 4.000 aiguilleurs du ciel au niveau national, a déposé un préavis de grève de lundi à vendredi pour les centres de Brest et Bordeaux, et un autre de mardi à jeudi pour celui d'Aix-en-Provence. Le syndicat estime que ses propositions d'organisation du temps de travail ne sont pas prises en compte par l'Aviation civile, dont il dénonce le "dogmatisme".
Ce protocole, signé en juin 2016 avec le SNCTA et l'Unsa, apportait des garanties pour stopper les baisses d'effectifs et prévoyait de renégocier localement le cadre social et indemnitaire pour gagner en performance et notamment permettre de mieux répondre aux pics d'activité l'été. L'Unsa indique avoir fourni des "contre-projets" de répartition du temps de travail permettant de maintenir le principe de 6 jours travaillés sur 12 dans les trois centres. Interrogée, la DGAC fait valoir que les centres de contrôle de Reims et Roissy ont adopté le rythme de "7 sur 12", et qu'une adaptation similaire est prévue à Nice en mai."On est désolés de devoir se battre pour l'application du protocole d'accord signé en 2016", a expliqué à l'AFP son porte-parole Laurent Bertin.