Sage-femme, une profession médicale toujours en quête de reconnaissance

Ce 26 janvier, l’Organisation syndicale des sages-femmes et la CGT ont appelé à la grève. Elles demandent la reconnaissance du caractère médical de leur profession.

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Au même titre que les médecins et les dentistes, les sages-femmes exercent une profession médicale. Ce statut est défini depuis 1803 dans le Code de santé publique, mais dans l'organisation quotidienne à l'hôpital comme en libéral, elles restent assimilées aux paramédicaux.

Aurélie Rochette, présidente de l'URPS PACA, a son idée sur la question : "le problème c'est qu'on est une profession quasi-exclusivement féminine qui s'occupe exclusivement de femmes" 

Un Master sans le salaire qui va avec

"On est sans cesse en train de réclamer et c'est usant. On ne fait subir ce traitement-là à aucune autre profession", note-t-elle. Les sages-femmes ont ainsi attendu 18 ans pour obtenir la reconnaissance du grade Master pour leurs cinq ans d'études. 

Les salaires eux n'ont pas suivi. "On démarre à 2000 euros brut en début de carrière dans la fonction publique hospitalière, un ingénieur après cinq ans d'études, on ne proposera jamais un salaire d'entrée de carrière aussi bas dans la fonction publique".

Une sage-femme accompagne les grossesses et préparent les futures mamans à la naissance. Ce sont ses rôles les plus connus. La part immergé de l’iceberg. Car une sage-femme fait bien plus que cela.

En cabinet libéral, elle fait des consultations, elle pose des diagnostics. Elle prescrit des médicaments, des bilans, des examens. Elle pose et retire des contraceptifs. Elle fait le suivi pédiatrique de la naissance au 28e jour.... 

Une profession invisible et mal connue

Des compétences mal connues même du ministre de la Santé comme s’en amuse cette jeune sage-femme dans cette vidéo.

"Au fur et à mesure des années, on nous rajoute des missions, constate pour sa part Aurélie Rochette. A la base, les missions des sages-femmes étaient quasi exclusivement en périnatalité, puis la gynécologie de prévention, ensuite l'orthogénie avec la possibilité de réaliser des IVG, médicamenteuses. Là, il est en discussion de réaliser les IVG instrumentales.

On sait nous trouver quand on a besoin de nous. 

Depuis le début de la crise du Covid, les sages-femmes sont aussi en première ligne. Mais là encore... invisibles. "Dans les professionnels libéraux qui avaient droit aux masques, ils ont oublié les sages-femmes, poursuit Aurélie Rochette, pour les tests PCR, ils nous ont oubliées, quand il y a eu la possibilité de réaliser les tests antigéniques.. ils nous ont encore oubliées et là, bis repetita pour la vaccination".

Un métier qui n'attire plus

"C'est un mépris pour la profession et pour les patients auxquels on s'adresse", estime encore Aurélie Rochette.

Les sages-femmes libérales sont environ 600 sur l'ensemble de la région, elles sont beaucoup nombreuses dans les hôpitaux. A titre d'exemple, on en compte 450 dans ce secteur, public et privé, rien qu'à Marseille.

Mais selon Aurélie Rochette, le manque d'attractivité de la profession fait peser une menace réelle sur l'organisation des soins. "Il y a des abandons en cours de carrière, le taux de reconversion explose, il y a des étudiants diplômés qui n'exercent jamais parce que dès la fin des études, ils sont découragés par les conditions d'exercice et la rémunération", regrette-t-elle. 

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