Le 18 mars 1962, il y a tout juste 60 ans, la guerre d’Algérie prenait officiellement fin. Retour sur ce que l’on nommait à l’époque "les événements d’Algérie".
Dès 1830, l’Algérie est occupée par l’armée française. Soumis au code de l’indigénat, les Algériens sont considérés comme des sujets français mais non citoyens. Devant l'impossibilité d'obtenir davantage de droits, la population musulmane se radicalise peu à peu.
A la fin de la Seconde Guerre mondiale, c'est la fracture. Les émeutes de Sétif et de Guelma, sont réprimées dans le sang et font plusieurs milliers de morts parmi les Algériens.
Peu à peu, le Front de libération nationale (FLN) fixe les objectifs de la lutte armée pour l'indépendance nationale. Dans les Aurès notamment, une vague d'attentats touche en novembre 1954 les Français d’Algérie.
C'est pendant l'été 1955 que la guerre prend un tournant décisif avec le soulèvement de musulmans du Constantinois, durement réprimé par l’Armée française.
Le 12 mars 1956, le ministre résident en Algérie, Robert Lacoste, obtient de l'Assemblée nationale des "pouvoirs spéciaux". Pendant que l’armée transforme le pays en une véritable province militaire, les attentats s’enchaînent et le FLN renforce son influence.
Toute négociation avec les nationalistes est anéantie quand le 22 octobre 1956, les forces armées françaises détournent un avion marocain qui transporte Ahmed Ben Bella et 4 autres leaders du FLN.
En janvier 1957, débute la "bataille d'Alger" sous le commandement du général Massu. Pendant 9 mois, contrôles, fouilles, arrestations et torture se multiplient pour répondre aux attentats.
Avec l’instabilité chronique de la IVe République, le conflit algérien s’enlise. En 1958, le Général de Gaulle est appelé à l’aide.
De retour au pouvoir le 1er juin, il se rend à Alger où il prononce son célèbre "Je vous ai compris", qui déchaîne l'enthousiasme des foules. De Gaulle est de plus en plus favorable à l'idée d'un "Etat algérien souverain". Le fossé entre Français d'Algérie et ceux de la métropole se creuse.
En 1961, des activistes farouchement attachés à l’Algérie française, créent l’OAS, l'Organisation de l’Armée Secrète qui multiplie les attentats en France et en Algérie. Le 17 octobre de la même année, le FLN organise des manifestations pacifiques à Paris. La répression est brutale : des dizaines de morts, des centaines de blessés et plus de 10 000 arrestations. Des corps sont jetés dans la Seine.
Le 18 mars 1962, les accords d'Evian sont finalement signés, entraînant le cessez-le-feu en Algérie dès le lendemain.
Malgré la fin de la guerre, les violences perpétrées par l'OAS séparent définitivement les communautés musulmane et européenne.
Les Pieds-noirs quittent le pays et les harkis, ayant combattu auprès des Français, sont la cible de violentes représailles.
Le 5 juillet, l’Algérie fête son indépendance. Une date qui sonne la fin de 132 années de présence française. La guerre, selon les sources, aura causé entre 300 000 et 500 000 morts.