"16 km de sentiers disparus" : le Parc des Ecrins cherche 500 000 euros pour réparer les dégâts des tempêtes

Les différents évènements climatiques depuis cet été ont eu raison des installations et des sentiers du Parc National des Ecrins à cheval entre l'Isère et les Hautes-Alpes. Dans un premier diagnostic hivernal, les dégâts sont estimés à 500 000 euros minimum.

Sécheresse, orages diluviens, tempête et neige, le Parc National des Ecrins dans les Alpes, a été soumis à différents évènements climatiques depuis cet été qui ont endommagé des structures et des sentiers. Un premier diagnostic fait état de près de 500 000 euros de dégâts. Une somme considérable au regard du budget de fonctionnement du Parc qui est de 570 000 euros. Il faut donc trouver deux fois ce montant pour les travaux. C'est sur cette somme et les aides à trouver que portait le conseil d'administration de mardi 28 novembre à Gap (Hautes-Alpes).

Trois phénomènes climatiques en cause

Cet été, fin juillet et fin août, le Parc National des Ecrins, à cheval entre l'Isère et les Hautes-Alpes, a été balayé "par des orages et des pluies entraînant des laves torrentielles", indique Samuel Sempé, le directeur adjoint du Parc. Ces laves sont composées d'eau, de sédiments fins, d'éléments rocheux, de blocs parfois énormes, d'arbres, de graviers et elles se déplacent à très grande vitesse emportant tout sur leurs passages.

"Dans la vallée de l'Oisans, c'est le Vallon des Etançons qui a été le plus touché, le refuge du Châtelleret a été dégradé", détaille Samuel Sempé.

Autre phénomène climatique, la sécheresse et la chaleur ont provoqué "la fonte de la glace qui retenait des rochers à plus de 3000 mètres. Résultat dans la vallée du Pelvoux, dans les Hautes-Alpes, le vallon de Selé a été touché par ce phénomène", précise le directeur adjoint du Parc. Insistant sur le fait que  "des sentiers ont complètement disparu, recouverts par les rochers, on a dû fermer ces sentiers et l'accès à deux refuges celui du Selé et celui du Pelvoux". Ces fermetures étaient nécessaires car des pierres continuaient à tomber. 

Et pour finir, le troisième et dernier phénomène, est la tempête Aline du 20 octobre dernier, "les torrents très chargés sont sortis de leurs lits, ils ont emporté sur leur passage les sentiers existant, les passerelles et autres aménagements en place".

45% des passerelles et 16 km de sentiers détruits

Le Parc National des Ecrins possède "117 passerelles, dont les 2/3 sont démontées l'hiver, ce sont les plus légères et mobiles", explique Samuel Sempé, le directeur adjoint du Parc. Elles sont enlevées justement pour éviter que les avalanches les emportent.

Avec les intempéries, les agents du Parc ont recensé 45% de ces passerelles endommagées ou détruites et selon Samuel Sempé "certaines vallées sont plus touchées comme l'Oisans et le Valgaudemar où 75% des passerelles sont détruites".

Le parc comptabilise 700 km de sentiers, dont 600 entretenus par le Parc National des Ecrins.

Au total, dans un premier diagnostic d'automne, entre les passerelles et les 16 km de sentiers très dégradés ou qui ont totalement disparu sous les rochers, ce sont près de 500 000 euros de dommages qui sont chiffrés.

"Le diagnostic n'est pas complet car c'est déjà enneigé, et ça peut encore bouger cet hiver", précise Samuel Sempé. 

Des travaux de grande ampleur à prévoir

Chaque année, le réseau de sentiers est remis en service au mois de mai et ouvre aux randonneurs en juin jusqu'à fin septembre.

En mai donc, les agents du Parc National, ont prévu de se retrouver dans chaque vallée, avec le monde pastoral et le monde touristique, les gardiens de refuge et les associations de randonnées "pour évaluer les travaux à effectuer en priorité, avec nos équipes mobilisées toute la saison", annonce Samuel Sempé, tout en restant prudent "Il n'est pas exclu que certains sentiers ne soient ouverts qu'en 2025".

Le budget annuel de fonctionnement du Parc est de 570 000 euros, "donc ces 500 000 euros vont être d'autant plus compliqués à trouver". C'est le but du conseil d'administration du jour pour tenter de trouver des aides. Certaines institutions ont indiqué qu'elles feront l'effort financier si l'Etat le fait également. Si les aides ne suffisent pas, il n’est pas exclu que le Parc sollicite aussi ses randonneurs pour une campagne participative ou un appel aux dons, rien n'est acté pour le moment.

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